La ville de Troyes s’est lancée dans un grand projet scientifique et culturel concernant la rénovation de ses musées. Déjà les travaux sont mis en œuvre pour restructurer le musée d’Art Moderne afin de mettre en valeur la collection Levy. Parallèlement le Musée des Beaux- Arts (officiellement appelé musée Saint-Loup) ouvre les galeries de peintures éclairées par une lumière performante. Riche d’un millier d’œuvres, cette institution présente une centaine d’œuvres graphiques ou de sculptures dans des salles rénovées et installées selon un parcours chrono-thématique.
Des cabinets donnant dans la grande galerie présentent les collections sur un fond de couleur sélectionné en fonction des teintes dominantes des créations, tel ce rose corail faisant face au bleu du couloir. Bravo à la conservatrice en chef Chantal Rouquet qui a tenu à ce que chaque œuvre soit accompagnée d’un cartel très explicatif et qui souvent replace la peinture dans l’histoire de l’art ou la trajectoire de l’artiste.
Le parcours développe six siècles de peintures du Moyen âge au XIXe siècle. Une découverte ponctuée de chefs d’œuvres tel Le calvaire avec saint François d’Assise par Giotto. Il faut encore s’attarder devant Vénus et l’Amour de Bartholomeus Spranger vers 1590-1599, où la sensualité du visage de Vénus à la poitrine dénudée répond à Cupidon à la chevelure blonde frisée. Aussi admirable La Vierge à l’enfant endormi ou Vierge au raisin de Quentin Metsys, dévoile la tendresse entre la mère et l’enfant. Un enfant endormi au visage charmant.
Suivent les œuvres de Philippe de Champaigne, Rubens, Van Dyck et un tableau étonnant de Lubin Baugin « l’enfance de Jupiter » qui joue entre les jaunes et les orangés, une palette peu commune dans ce XVIIe siècle. Ce musée s’enorgueillit encore de posséder deux Watteau, un Boucher, un Mignard et un bel ensemble de Natoire, le plus important de France. Sans oublier un ravissant Greuze « Portrait de Baculard d’Arnaud », un jeune garçon.
Un avant-goût de la restructuration du Musée.
Françoise Chauvin
Visuels : Quentin Metsys (atelier), la Vierge à l’enfant endormi ou Vierge au raisin. Huile sur bois parqueté, 54 x 39 cm. Vers 1510-1520. Collection Otto Voigtländer (Leipzig). Fonds de la récupération artistique en Allemagne. Dépôt du Louvre, 1954 (Le thème de la Vierge à l’Enfant endormi sur le sein dénudé de sa mère est alors inédit en Flandres).
Claude François Desportes, Gibier gardé par des chiens.