Agosti, Jean-Paul - Peintre

Jardin condensé 2011 - aquarelle

Jardin condensé 2011 - aquarelle

Hortus Aurorae 2011 - Aquarelle

Hortus Aurorae 2011 - Aquarelle

Caducées ombres et lumières 2005 - aquarelle

Caducées ombres et lumières 2005 - aquarelle

Conjonction 2011 - aquarelle

Conjonction 2011 - aquarelle

Fontaine lettrée 2011 - aquarelle

Fontaine lettrée 2011 - aquarelle

Jardin de la comète 2011 - aquarelle

Jardin de la comète 2011 - aquarelle

Dissolution 2011 - aquarelle

Dissolution 2011 - aquarelle

Apparition 2011 - aquarelle

Apparition 2011 - aquarelle

Jardin sublimé 2011 - aquarelle

Jardin sublimé 2011 - aquarelle

Jean-Paul Agosti devant Jardin du météore en élaboration

Jean-Paul Agosti devant Jardin du météore en élaboration

Jean-Paul Agosti - ©Lionel Pagès

Jean-Paul Agosti - ©Lionel Pagès

Jean-Paul Agosti - ©Lionel Pagès

Jean-Paul Agosti - ©Lionel Pagès

Il y a dans la peinture de Jean-Paul Agosti un scintillement permanent provoqué par la diffraction de la lumière et des couleurs. C’est en s’éloignant du tableau que des formes émergent de cet éclatement de couleurs vives où dominent l’orange et le vert. Que voit-on ? Un hymne à la nature dans toute sa dimension organique, un univers d’eau, de feuillages et de canopée, cette partie sommitale de la forêt qui touche le ciel. Un paysage dans lequel l’œil à envie de se baigner tellement la matière est fluide, les tons transparents, l’ambiance solaire. « Une peinture influencée par Turner et les paysagistes anglais » glisse Agosti. Une peinture construite à partir d’une observation micrographique de la nature vue à travers un objectif photographique.

Fils du célèbre photographe et galeriste parisien Paul Facchetti, il a hérité de son père (et de son grand-père) l’usage de la photographie. Arpentant la campagne jovinienne où il a élu domicile, les bords de l’Yonne, les jardins et les sous-bois, il collecte une bibliothèque d’images qu’il reporte sur le papier ou la toile. Puis il reprend un motif, des détails d’une œuvre pour les développer dans une autre, grossissant et multipliant les effets, s’intéressant au contraste des formes, segmentant la lumière en milliers de confettis explosant dans l’espace comme dans un univers en expansion, construisant une famille d’images toutes différentes dans laquelle la notion d’échelle a disparu, la tension entre micro et macro permanente. Formé aux Beaux-arts à Paris Jean-Paul Agosti a aussi étudié la philosophie des sciences à la Sorbonne, la symbolique des formes et des couleurs tout en côtoyant des artistes et intellectuels comme Alberto Giacometti, Jean Dubuffet, Henri Michaux et Max Ernst dont il fut un temps l’assistant, recueillant auprès du peintre de précieux conseils techniques.

Mais c’est du choc devant le retable de Grünewald que l’envie irrésistible de se confronter entièrement à la peinture s’est imposée. Puis sa rencontre avec le mathématicien polonais Benoît Mandelbrot (1924-2010), connu pour ses travaux sur les fractales, des figures mathématiques correspondant à une « géométrie de la nature », l’a convaincu de rompre avec l’idée de série euclidienne en peinture pour créer une arborescence infinie dans laquelle chaque image issue d’une matrice devient matrice à son tour ; chaque fragment n’existant que dans le lien qu’il a avec l’ensemble.

Mais revenons à la peinture. À l’acrylique ou à l’aquarelle, souvent dans de très grandes dimensions (240 x 240), Agosti immerge le spectateur dans une nature métamorphosée et hédoniste, intemporelle. C’est sans doute ce qui a séduit son ami, le poète libanais de langue française Salah Stétié. « Tout de cette peinture obéit au rythme profond du temps qui passe mais qui, passant, s’arrête, suspend son cours pour un instant de saturation colorée, afin de nourrir l’œil et le cœur et d’apaiser en nous on ne sait quelle faim d’éternité ».

Catherine Rigollet (février 2012)