Reverseau, Sandrine - Designer et fabricant de meubles contemporains

Sandrine Reverseau

Sandrine Reverseau

Console Pied-de-grue

Console Pied-de-grue

Sculpture Pas-Pied-Peint

Sculpture Pas-Pied-Peint

Cubisme des formes épurées, assemblages géométriques et colorés à la Mondrian et irrépressible penchant pour les jeux de mots autour du pied, puisque « tous les meubles en ont un », Sandrine Reverseau est une adepte du design joyeux.

En fabriquant sa première chaise à 15 ans, « une chaise très colorée d’inspiration mexicaine », Sandrine Reverseau affirmait très jeune son goût pour le travail du bois et pour les couleurs acidulées. Mais si elle passe à cette époque une grande partie de son temps libre dans l’atelier d’ébénisterie voisin du domicile familial, elle s’estime manquer du coup de crayon nécessaire à la réussite dans ce métier et fait le choix d’une école de commerce… Au bout de dix-huit ans d’une carrière de commerciale, sans jamais avoir cessé de fabriquer objets et pièces de mobilier, elle cède enfin aux sirènes de sa passion. À 40 ans, elle enchaîne une formation dans un Greta des Arts appliqués (dessins de meubles), puis à l’École Boulle et crée « Les Pieds sur la table », en 2010.

Sa signature : le cubisme des formes épurées, dans des assemblages géométriques et colorés à la Mondrian. Et un irrépressible penchant pour les jeux de mots autour du pied, puisque « tous les meubles en ont un ». Aux « Pieds sur la table », on trouve donc : la chaise Pied-Tine, le bureau Co-Pied, le chevet De-bon-Pied, la bibliothèque Tu-lis-pied, des consoles Pied-estal et Pied de grue. Même la sculpture murale, une polychromie de formes géométriques, se nomme : Pas-Pied-Peint. Dada n’est pas loin !

C’est dans son atelier-jardin de Rueil-Malmaison, que Sandrine Reverseau dessine et conçoit ses meubles (en médium issu de forêts gérées durablement selon la norme PEFC -Pan-European Forest Certification- insiste-t-elle), en partenariat avec un métallier-serrurier, un menuisier et un laqueur-vernisseur, tous basés en région parisienne. Du 100% fabrication française revendique-t-elle. Elle se charge de la patine des pièces en acier, polit les structures en inox brossé et surtout assemble les différentes parties des meubles. Car tout est là, dans ce rythme donné par la juxtaposition des teintes (une gamme de seize possibles) et l’opposition des matières, comme ce paravent ou cette console composés de bois laqué, de marbre et d’acier patiné noirci.

Beauté et fonctionnalité ne s’opposent pas. Si les tiroirs des consoles sont invisibles (c’est le bloc qui coulisse libérant le tiroir), ils dissimulent néanmoins de discrètes connexions permettant de brancher téléphones, ordinateurs et lampes. Des meubles-œuvres d’art connectés à chaque fois uniques, esthétiques, fonctionnels et durables.

Catherine Rigollet (nov-déc 2018)
Portraits : photos Lionel Pagès
Œuvres : Photos Pierre Ballif / Jean-François Fanet / Sandrine Reverseau