Ouvrage d’ampleur, L’Art des États-Unis, 1750-2000 raconte trois siècles d’art américain, à l’initiative de la Terra Foundation for American Art. Ouvrant sur une brève introduction à l’histoire des premières colonisations européennes, il est structuré chronologiquement en dix chapitres, enrichi d’un large éventail d’écrits d’artistes, de critiques, de mécènes, de figures littéraires abordant plusieurs thématiques : l’expression de l’identité de la nation, la représentation des communautés historiquement marginalisées, la culture populaire et l’imagerie vernaculaire, l’histoire des institutions, la démocratisation de l’art, l’apparition des premières expositions, galeries et critiques d’art, etc.
Chaque chapitre est illustré d’œuvres emblématiques du thème, accompagnées de leur notice et de biographies détaillées des artistes. De la première peinture, Le Traité de Penn avec les Indiens (1771-1772) de Benjamin West, un artiste natif de Pennsylvanie qui connut paradoxalement le succès en débarquant en Angleterre, jusqu’à la dernière illustration, Gone (1994) de Kara Walker, une installation en papier découpé critiquant les stéréotypes de race et de genre au travers d’une romance historique durant la guerre de Sécession et parodiant le roman à succès de Margaret Mitchell (Gone with the Wind, 1936), le livre en présente une centaine d’autres (une dizaine par chapitre, natifs des États-Unis ou immigrés).
Avec parmi les artistes sélectionnés : John Trumbull et ses commémorations de la Révolution américaine, John James Audubon et ses illustrations des oiseaux d’Amérique, Thomas Cole et ses vues des paysages américains, Frederick Douglass peintre de la cause de l’abolition de l’esclavage, Eastman Johnson grand peintre de genre au XIXe siècle, James McNeill Whistler à l’avant-garde du renouveau de l’eau-forte, Winslow Homer captant comme nul autre la puissance de la nature, Edward Steichen et ses photographies affirmant la beauté de la ville moderne, Cecilia Beaux portraitiste comparable à John Singer Sargent, Alfred Stieglitz chantre du pictorialisme, Georgia O’Keeffe conquérante du modernisme américain, Grant Wood maître de la vie rurale du Midwest américain, Edward Hopper et ses scènes de solitude urbaine, Dorothea Lange photographe des invisibles et des déclassés, Jackson Pollock inventeur du dripping, mais encore Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Donal Judd, Cindy Sherman, Jean-Michel Basquiat, Robert Mapplethorpe, etc. Une fabuleuse galerie de portraits dont on ne peut citer tous les noms ; certains sont aussi absents dans l’ouvrage car leur nombre a augmenté de façon exponentielle à partir du milieu du XXe siècle.
Complété d’une chronologie de 1500 à 2000 et de cartes, L’art des États-Unis 1750-2000 constitue un passionnant ouvrage de référence historique et artistique.