Après l’aérienne installation au Bon Marché cet hiver, après un faux pas involontairement cruel (se faire photographier dans la position du malheureux petit Aylan), et après quelques bonnes actions en faveur des réfugiés de la Méditerranée, Ai Weiwei revient, en toute simplicité, dans une galerie de fonds de cour dans le Marais. Et c’est tant mieux.
On y retrouve en quelques œuvres les thèmes récurrents de cet artiste qui vit et illustre ses convictions avec passion : la référence à la culture chinoise avec l’utilisation des matériaux traditionnels, les objets anciens détournés, l’arbre qui permet un flux d’énergie entre terre et ciel, ses actions en faveur des droits de l’homme, sa lutte personnelle contre les autorités. Six œuvres à voir, dont un tronc en fonte de quatre mètres ; Bicycle Basket with Flowers in Porcelain, immortalisation du bouquet que l’artiste, privé de son passeport, a posé devant son atelier pendant presque deux ans et une caméra de surveillance en marbre, telle celle braquées sur son studio en 2011.
Cerise sur le gâteau, on peut regarder Dumbass, le premier clip de l’album heavy metal produit et chanté par Ai Weiwei, où il détourne avec ironie les conditions des 81 jours de son internement, qu’il avait auparavant illustrées de façon intimement réaliste dans six dioramas.
Elisabeth Hopkins
Visuel : Ai Weiwei, Bicycle Basket with Flowers, 2014
porcelaine, 28 x 37 x 34 cm. © Ai Weiwei Studio. Courtesy Ai Weiwei Studio et Galerie Max Hetzler, Berlin | Paris
