Niki de Saint Phalle (1930 – 2002) et son univers plein d’une énergie joyeuse, de poésie et de révolte, (auxquels la grande rétrospective de 2014 au Grand Palais avait admirablement rendu hommage, fait l’objet d’une belle actualité en cette année 2025.
À Paris, la galerie Mitterrand réunit des œuvres des années 1960 à 2000 pour explorer les symboles qui sous-tendent l’iconographie de l’artiste franco-américaine, imprégnée notamment de diverses traditions mythologiques qui ont nourri son imaginaire symbolique riche et foisonnant (Mythologie, jusqu’au 26 juillet). Au Grand Palais, c’est par le prisme de Pontus Hulten (1924-2006), premier directeur du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou de 1977 à 1981 qui a soutenu de manière inconditionnelle son travail et celui de son compagnon Jean Tinguely (1925 – 1991), qu’une exposition réunit des œuvres majeures des deux artistes (du 20 juin 2025 au 4 janvier 2026). Fort à propos, ressort aussi en salle à partir du 18 juin, le film Un rêve plus long que la nuit, réalisé par l’artiste en 1976, sur les désillusions du monde des adultes et du pouvoir masculin. Des thèmes toujours d’une criante actualité.
Le bestiaire fantastique de Niki de Saint Phalle est quant à lui à l’honneur au Caumont Centre d’Art d’Aix-en-Provence, dans une exposition (du 30 avril 2025 au 5 octobre 2025) qui revient sur les animaux (bêtes féroces comme alliés protecteurs) et créatures fantastiques qui peuplent l’œuvre de l’artiste. Un aspect moins popularisé que ses Nanas. Ce beau livre-catalogue, à la riche et vaste iconographie, explore l’influence majeure de ce bestiaire magique, aux dimensions souvent exceptionnelles, constitué de dragons, serpents (symbole du père violeur) et surtout oiseaux, symbole des relations entre terre et ciel, de légèreté et de libération, dont l’artiste a « toujours été folle ». Tout comme elle a toujours aimé les contes de fées. Contes et animaux teintés de surréalisme servent de support pour sa pensée symbolique qui infuse son récit autobiographique. L’ouvrage met en avant la diversité des techniques (peinture, céramique, lithographie, collages, sculpture en résine, performance…), des formes (rondes surtout, comme la planète) et des sujets, nous faisant re(découvrir) une créatrice d’avant-garde bousculant les conventions, révoltée et féministe, autodidacte et audacieuse, engagée et optimiste. Une super Nana.