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Basquiat

Les peintures de Jean-Michel Basquiat (1960–1988) vous sautent à la figure par la puissance et la somptuosité des couleurs pures, l’omniprésence des personnages squelettiques et des couronnes d’épines qui reviennent comme un leitmotiv, la force de ses mots qui transmettent l’intensité ayant marqué sa courte existence, zappée net par une overdose le 12 août 1988, à 27 ans. En l’espace de huit ans à peine, il a donné naissance à une œuvre de grande envergure et imposé de nouveaux éléments figuratifs et expressifs qui mêlent culture pop, personnages de BD, slogans poétiques et références à l’histoire afro-américaine. Peignant un millier de peintures sur tous les supports qui lui tombent sous la main : portes, fenêtres, caisses, frigos…et plus du double de dessins, associant acrylique et pastel gras. À l’occasion du cinquantième anniversaire de sa naissance, le musée d’art moderne de la ville de Paris lui consacre une exposition exceptionnelle avec plus de 150 œuvres majeures (en collaboration avec le musée Beyeler de Bâle où l’expo fut présentée du 9 mai au 5 septembre 2010). L’occasion de remonter le fil de la vie de ce météore de l’art underground new-yorkais qui, à la fin des années 1960 (il a alors seize ans), commence à bomber des graffitis aphoristiques sur les murs de Manhattan sous le pseudonyme de SAMO© (pour « Same Old Shit »). Parallèlement à cette activité, il gagne sa vie en vendant des cartes postales qu’il a réalisées lui-même et des T-shirts peints. Basquiat fait sa véritable entrée sur la scène artistique en février 1981, lorsqu’il apparaît en vedette dans la vaste exposition New York/New Wave du P.S.1, un lieu déjà légendaire, aux côtés d’artistes comme Keith Haring ou Robert Mapplethorpe. Encouragé par Andy Warhol, il s’affirme sur la scène artistique internationale. Les années 1986 à 1988 couvrent la dernière phase de création de Basquiat. Il élabore alors un nouveau type de représentation figurée et élargit considérablement son répertoire de sources, de symboles et de contenus. Les œuvres qui voient le jour à cette époque se caractérisent par une alternance entre un vide radical et une profusion, et de nombreux repentirs qu’il laisse bien visibles, tels ces mots biffés, mais lisibles. Basquiat aborde le thème de la mort avec plus d’insistance qu’auparavant. Bien qu’il ne s’agisse pas de sa dernière œuvre, la toile Riding with Death (où le squelette galope emportant sur son dos le cavalier) ne pouvait que devenir emblématique de la mort de l’artiste et nourrir son mythe. Malheureusement cette œuvre majeure (1988, 249 x 289,5 cm - collection privée), qui était présente à Bâle, n’est pas dans l’expo parisienne.

Catherine Rigollet

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011
MAM
11, avenue du Président Wilson
75116 - Paris
Tél. 01 53 67 40 00
Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
www.mam.paris.fr

 Parallèlement, la Galerie Pascal Lansberg (36 rue de Seine, 75006) présente une expo Basquiat, du 22 octobre au 4 décembre.
www.galerie-lansberg.com