L’art a-t-il une odeur ?
Une exposition d’art qui sollicite davantage l’odorat que la vue, voilà qui n’est pas banal. Ouvrant sur des représentations allégoriques de l’odeur par des artistes des XVIe et XVIIe siècles, cette vaste exposition qui s’étend sur 1200m2 et réunit une quarantaine d’artistes se concentre essentiellement sur un choix d’œuvres d’art contemporain, comme l’installation vidéo et sonore Il Vapore (1975) de Bill Viola qui enveloppe le visiteur d’une odeur forte de vapeur d’eucalyptus et remplit toute la salle. Ou Volátil (1980-1994) de Cildo Meireles, un nuage de talc et des odeurs de bougie et de soufre qui soulèvent de nombreuses interrogations.
Clin d’œil en passant sur quelques œuvres d’art moderne devenue des grands classiques comme le célèbre Air de Paris (1935-1941) mis en fiole par Marcel Duchamp, ou plus provocateur, sur le travail de Piero Manzoni, représentant majeur de l’art conceptuel italien, qui a fait de son propre corps le vecteur de son art et a créé ainsi Merda d’artista (1961).
Belle Haleine – L’odeur de l’art est la première exposition d’une série conçue par le Musée Tinguely sur le thème complexe des cinq sens humains et leur représentation dans l’art.
Visuel : Cildo Meireles, Volátil (Volatile), 1980/1994
– À voir aussi à Bâle : Paul Gauguin, jusqu’au 28 juin, Fondation Beyeler.
