Le peintre Marc Chagall est aussi considéré comme un poète, avec son mélange d’optimisme, de nostalgie, de tristesse aussi. Ses œuvres des années 1930 et 1940 dans lesquelles la palette colorée de l’artiste s’assombrit témoignent de ses angoisses. La vie du peintre juif est profondément affectée par les politiques artistiques des nationaux-socialistes et de l’Holocauste. Et il le peint dans ses toiles. Au début des années 1930, il ressent déjà l’antisémitisme de plus en plus agressif en Europe, et finalement il émigre aux États-Unis en 1941. Au cours de ces années, ses œuvres d’art abordent des thèmes centraux tels que l’identité, la patrie et l’exil.
Avec plus de 100 peintures envoûtantes, des œuvres sur papier, des photos et des documents, l’exposition retrace la recherche par l’artiste d’un langage pictural face à l’expulsion et à la persécution. Elle présente des œuvres importantes des années 1930, dans lesquelles Chagall s’est de plus en plus concentré sur le monde juif : de nombreux autoportraits, des compositions allégoriques et bibliques comme The Falling Angel (La Chute de l’Ange) une toile commencée en 1923 et qu’il termine en 1947, et les dessins importants en exil pour les ballets Aleko (1942) et L’Oiseau de feu (1945). L’exposition aborde également la préoccupation récurrente de l’artiste pour sa ville natale, Vitebsk. De 1941 à 1943, environ 20 000 juifs périrent dans le ghetto de Vitebsk.
Visuel : Marc Chagall, The Falling Angel (La Chute de l’Ange), huile sur toile, 147 x 188,5 cm. Kunstmuseum Basel. VG Bild-Kunst, Bonn 2021, foto Martin P.Bühler
