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Claire Tabouret. Portraits et paysages d’intérieurs

La galerie Almine Rech, la galerie Perrotin et le musée Picasso, présentent conjointement une nouvelle exposition de l’artiste française Claire Tabouret (née en 1981, installée à Los Angeles), nouvelle étoile montante de l’art français (ses œuvres frisent le million d’euros) et déjà collectionnée par François Pinault (voir l’exposition d’ouverture à la Bourse du commerce).

Le portrait et la figure en général constituent les thèmes de prédilection de l’artiste qui a fait ses classes aux Beaux-Arts de Paris et privilégie le figuratif. Elle s’est fait connaître avec des portraits de bébés barbouillés de purée et de grandes toiles de groupe tout aussi étranges par l’attitude figée, le visage inexpressif mais le regard scrutateur des protagonistes, souvent des enfants. Ils apparaissent toutefois curieusement maquillés, déguisés (The Last Day, 2016), armés de lances phosphorescentes (Les Veilleurs, 2014) ou habillés de longues camisoles et serrés les uns contre les autres (La Grande Camisole, 2014). Des œuvres fictionnelles, toujours très dessinées, aux couleurs fauves, parfois même acides, brossées à larges touches très fluides. Un langage des visages et des corps qui intéresse l’artiste. On se souvient aussi de ses lutteurs et de leur troublant corps-à-corps.

Sa nouvelle série de toiles exposée chez Almine Rech, montre des autoportraits en plan serré, regard placide et des portraits de jeunes baigneuses alignées les unes à côté des autres, comme posant devant l’artiste, l’air détaché. Autour, quelques sculptures sur le même thème du maillot de bain, l’artiste poursuivant ses explorations du portrait peint tout en approfondissant sa pratique sculpturale à travers des objets tridimensionnels et des fontaines en bronze. Au musée Picasso, Claire Tabouret revisite d’ailleurs le thème des baigneuses, avec une Baigneuse assise, 2021, inspirée du tableau Trois femmes à la fontaine, de Picasso. De la tête de cette sculpture en bronze posée dans la cour de l’hôtel Salé, coule un mince filet d’eau.

L’univers de Claire Tabouret artiste n’étant plus fondamentalement constitué de ce regard -plutôt sombre et inquiétant- porté sur l’enfance, la galerie Perrotin (en accord avec la galerie Almine Rech) expose de grands paysages dits « d’intérieurs », des images mentales dominés par une couleur (bleu, ocre, noir, mauve ou rouge). Leur particularité est d’avoir été peints sur de la fourrure synthétique colorée. Des peintures duveteuses (« fluffy » selon l’expression de l’artiste), qui changent de son habituelle peinture aqueuse exprimée dans cette même exposition par une série de monotypes de bouquets de fleurs très aquatiques, évoquant l’ombre tutélaire d’un Monet peignant ses Nymphéas. Ces fleurs mythiques du maître de Giverny qui furent la première confrontation de Claire Tabouret avec la peinture. Elle avait 4 ans. Portraits tendres, baigneuses, paysages, fleurs…Claire Tabouret semble avoir apaisé sa peinture.

Catherine Rigollet

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 16 octobre au 18 décembre 2021

 L’urgence et la patience
Galerie Almine Rech (entrée libre)
https://www.alminerech.com

 Paysages d’intérieurs
Galerie Perrotin (entrée libre)
https://www.perrotin.com/fr

 Baigneuse assise
Musée Picasso
Jusqu’au 15 décembre 2021
https://www.museepicassoparis.fr/fr/invitations-artistes-contemporains-2021-2022


Visuels :
 Claire Tabouret, Self-portrait (green), 2021. Acrylic on linen. 50,8 x 64,8 cm. Galerie Almine Rech.

 Claire Tabouret, vue de l’exposition L’urgence et la patience, Galerie Almine Rech.

 Claire Tabouret, To be titled, 2021. Acrylic on fabric, 213.4 × 365.8 cm. Galerie Perrotin. Courtesy Almine Rech/Perrotin.