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Côté jardin. De Monet à Bonnard

Vergers et jardins en fleurs, femmes se prélassant en chaise-longue à l’ombre des grands arbres, enfants jouant au square, jardins d’eau, etc. Au XIXe siècle, quel artiste n’a pas planté son chevalet dans un coin de jardin, public ou privé, sauvage ou dompté ? Impressionnistes ou Nabis, en ville comme à la campagne, tous en ont fait un de leur thème favori, particulièrement au printemps et en été quand le jardin est en couleurs, quand il fait bon y vivre, y déjeuner, y jouer, y faire la sieste ou laisser son esprit vagabonder.

Pour sa réouverture après ces longs mois de fermeture forcée, le musée des Impressionnistes à Giverny nous invite à une balade au jardin, tout à la fois vivifiante et romantique. Les deux commissaires, Cyrille Sciama et Mathias Chivot, ont sélectionné une centaine de peintures, dessins et estampes illustrant la représentation du jardin entre 1870 et 1890, sous un angle particulier : la sensibilité face au jardin.
Ainsi, quand Claude Monet peint les nymphéas de ses étangs, ce ne sont plus les fleurs que cherche à représenter le peintre, mais l’effet de leur reflet coloré sur l’eau (Nymphéas avec rameaux de saules, 1916-19). Dans Printemps, paysanne sous les arbres en fleurs (vers 1865-66), c’est en réalité le pommier en fleurs le sujet principal du tableau d’Alfred Sisley. Chez Camille Pissarro, le jardin devient un espace indécis dans lequel on ne distingue plus la limite entre la terre et le ciel (Soleil levant à Éragny, 1894). James Tissot, Alphonse Legros, Marie Bracquemont et Mary Cassatt ont lié portrait et paysage, saisissant les femmes au jardin, lisant, cousant ou s’évadant dans les songes, telle cette romantique Rêveuse de Tissot, alanguie dans une chaise longue un soir d’été. Édouard Vuillard, Pierre Bonnard ont choisi comme décor des squares et jardins de ville, les animant d’élégantes promeneuses et de jeux d’enfants comme cette Fillette au cerceau de Vuillard, regard tourné vers le spectateur et dont le bleu vif de la robe claque sur le rose du sol. Dans son luxuriant Parterre de marguerites (vers 1893), Gustave Caillebotte nous immerge dans une constellation de petites fleurs blanches, comme observées le nez dans l’herbe. Tandis que Maurice Denis avec son bain d’un enfant jouant dans l’eau avec un petit arrosoir (Le bain en plein air, 1904), revient aux fondamentaux de l’impressionnisme, une scène saisie sur le motif.
L’exposition est complétée d’une section consacrée à la photographie avec des épreuves d’époque montrant le jardin de Claude Monet à Giverny, et des clichés inédits conservés dans les archives Vuillard.

C.R

Visuels : Mary Cassatt (1844-1926), Automne – Portrait de Lydia Cassatt (détail), 1880. Huile sur toile,92,5 x 65,5 cm. Paris, Petit Palais, musée de la Ville de Paris.
Édouard Vuillard (1868-1940), Fillette au cerceau, vers 1891. Huile sur carton, 21,5 x 17,5 cm. Collection particulière.

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Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 19 mai au 1er novembre 2021
Musée des Impressionnistes
Giverny (27)
Tous les jours de 10h à 18h
Tarif plein : 9 €
www.mdig.fr