Un voyage artistique & paysager au cœur des Hortillonnages d’Amiens à découvrir en barque et pour une partie à pied.
Créé en 2010 par Gilbert Fillinger, alors directeur de la Maison de la Culture d’Amiens, le Festival a pour vocation de promouvoir la jeune création paysagère et artistique dans un site naturel d’exception de la Métropole d’Amiens que forment les Hortillonnages. Disposés sur des îlots, les jardins et les installations artistiques forment « un parcours poétique qui invite le public à poser un regard décalé, drôle ou critique, mais toujours inédit, sur cet environnement complexe, son histoire et son devenir ». Au fil des 11 premières éditions, près de 170 jardins et installations ont été produites par 260 paysagistes, plasticiens et architectes ; elles ont été appréciées par plus 400.000 visiteurs. Lors d’une précédente édition, Gilbert Fillinger, homme engagé dans la promotion de l’art plastique et des arts vivants, la défense de la nature et l’écologie sociale nous parlait des projets à venir, toujours inscrits dans ce même esprit, telle cette douzième édition sur le thème de la terre, de l’eau et de l’alimentation.
Comme il est prévu depuis les premières éditions, certaines œuvres des années précédentes sont toujours visibles en 2021, d’autres sont remplacées. Des œuvres toujours en résonance avec le site naturel des Hortillonnages. Ainsi le photographe Matthieu Gafsou nous invite avec Vivants, à redécouvrir le travail de la terre, de l’élevage, valorisant ici le patrimoine du vivant. Dans son installation, ironiquement intitulée Nature permanente, l’artiste Céline Cléron croise avec humour l’archétype de l’anti-séduction féminine – le bigoudi – et l’aura romantique et ornementale du saule pleureur décrit dans la littérature comme l’arbre de la mélancolie et du souvenir nostalgique. La démarche des paysagistes français Alix Eoche-Duval et Cyril Servettaz est de faire dialoguer le jardin avec son territoire grâce aux pouvoirs butineurs des abeilles, qui récoltent en moyenne à 3 kilomètres à la ronde. Trois bandes constituent leur jardin, où sont installées trois ruches, devenu dès lors un lieu privilégié de collecte de la diversité des pollens et des nectars présents dans les Hortillonnages. Sur l’Île aux Fagots, le petit bateau doré prénommé Navette par son concepteur Keita Mori symbolise pour l’artiste japonais la navette utilisée sur les métiers à tisser ; un hommage au passé florissant de l’industrie textile amiénoise… En tout, 28 jardins, 21 installations, 1 architecture flottante et 1 proposition photographique sont à découvrir.
C.R
Interview de Gilbert Fillinger :
https://lagoradesarts.fr/Gilbert-Fillinger-fondateur-du-Fest...
Visuels : Vue des Hortillonnages. © D.R
Ruche de l’installation « 3 kilomètres à la ronde », 2021 et projet d’ensemble par le duo français Alix Eoche-Duval et Cyril Servettaz. Projet « Navette », Keita Mori, 2021.
