Florence connut au XVe siècle un essor politique, social et culturel exceptionnel qui favorisa l’émergence d’artistes dont le talent unique révolutionna leur art. Fra Angelico a incarné dans le domaine de l’art sacré, le passage décisif de la fin du Moyen-âge aux prémices de la Renaissance. Considéré comme le peintre dévot par excellence (on raconte qu’il n’arrivait pas à retenir ses larmes en peignant les Crucifixions de son couvent de San Marco à Florence), Fra Angelico est fidèle aux principes de la peinture religieuse gothique et ne s’intéressera jamais à d’autres thèmes. Mais il n’ignore rien des innovations des grands Maîtres de son temps, comme Masolino et Uccello, qui proposent une représentation du monde plus réaliste, soutenue par l’importance de la figuration humaine et la nouvelle maîtrise des règles de la perspective. Et Fra Angelico peint de façon très libre pour son temps, cherchant la lumière, utilisant des couleurs contrastées, s’exprimant sur des supports très variés avec autant de raffinement, représentant la modernité à côté de la tradition.
Cette exposition au musée Jacquemart-André présente 60 œuvres, dont 25 œuvres majeures de Fra Angelico et autant de panneaux réalisés par les peintres prestigieux qui l’ont côtoyé : Lorenzo Monaco, Masolino, Paolo Uccello, Filippo Lippi ou Zanobi Strozzi. Les visiteurs pourront également découvrir le chef-d’œuvre de l’artiste : les fresques des cellules du couvent San Marco à Florence grâce à une vidéo présentée à l’entrée de l’exposition.