Le musée Ingres-Bourdelle de Montauban accueille l’artiste contemporain Georges Rousse qui a investi les sous-sols médiévaux de cette institution classée aux Monuments Historiques avec une œuvre inédite, créée in situ dans la salle du Prince noir. Admiratif depuis toujours de Jean-Auguste-Dominique Ingres, ce grand maître de la ligne pure, Georges Rousse s’est inspiré de La Vierge adorant l’hostie (1854) pour sa contemporaine Épiphanie. Cette anamorphose à grande échelle est comme toujours chez Rousse une réalisation de dessins et de peintures dans l’espace. Un jeu d’optique construit d’un seul point de vue, le sien lors de sa création. Œuvre unique et éphémère, elle sera ensuite effacée, ne survivant qu’à travers les photos prises par l’artiste.
C’est avec la découverte du Land Art et du Carré noir sur fond blanc de Malevitch que Georges Rousse (né en 1947 à Paris) choisit d’intervenir dans le champ photographique établissant une relation inédite de la peinture à l’Espace. Il investit alors des lieux -souvent abandonnés- qu’il affectionne depuis toujours pour les transformer en espace pictural et y construire une œuvre éphémère, unique, que seule la photographie restitue. Au musée Ingres, afin de rendre compréhensible le cheminement créatif de Georges Rousse, plusieurs croquis préparatoires sont également présentés autour du grand tirage photographique réalisé par Georges Rousse qui remet à plat la vision tridimensionnelle de l’espace.
Une exposition qui donne l’occasion de (re)visiter ce magnifique musée -le seul musée Ingres au monde-, qui vient d’être entièrement rénové et restructuré. Il a profité de sa mue pour changer de nom et devenir « le musée Ingres Bourdelle » afin de rendre hommage aux deux immenses artistes français que la ville a vu naître : Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) et Antoine Bourdelle (1861-1929).
Visuels : Vue de l’œuvre in situ au musée Ingres. Photo Georges Rousse.
J.A.D Ingres, La Vierge adorant l’hostie,1854 (Musée d’Orsay RMN-Grand Palais, Franck Raux)
