Georges Hugo. Petit-fils de...et dilettante de talent

Georges Hugo (1868-1925), petit-fils du poète, immortalisé enfant par le recueil de poèmes L’Art d’être grand-père, fut aussi un peintre et grand dessinateur, dilettante de talent et plein de délicatesse que le musée Victor Hugo nous révèle.

Il appelle son auguste grand-père « Papapa » et lui-même se nomme le « Petiphysse ». Et bien sûr, Georges se destine aux lettres et à la peinture. Mais qu’il est difficile d’être le petit-fils du grand Victor ! Et Georges, devenu héritier mondain, riche flambeur, charmant et séducteur mais instable dans ses relations, fragile de santé…fut surtout un dilettante en art. Mais excellent dessinateur, il consigne sa vie et son monde d’un trait vif et mordant : ses mémoires de jeune matelot durant son service militaire dans la marine, puis les hommes politiques et écrivains de son entourage, sa famille dans des scènes intimistes (ses épouses Pauline et Dora, ses enfants…).

Sa plus belle et émouvante série de dessins, c’est toutefois le front de Champagne qui lui inspire. Ardent patriote, bien qu’âgé de 46 ans, il fait des pieds et des mains pour s’engager et se battre sur le front. Il ne cessera d’y crayonner, conservant la mémoire de tout ce qu’il voit : les hommes dans les tranchées, les fils de fer barbelés de l’ennemi, un passage de prisonniers... Ses œuvres, parfois encrées ou aquarellées sont un précieux témoignage sur la Grande Guerre.
Cette période décisive lui a redonné le goût pour la peinture. Déjà, aux débuts des années 1900, il a produit de délicats paysages, lors de séjours à Florence, puis en Islande afin d’accompagner son ami l’explorateur Jean-Baptiste Charcot (Le Beerenberg, île Jan Mayen, avec vol de goélands. Paysage d’Islande, 1902). Il a aussi envie d’exposer, ce qu’il fera au musée des Arts décoratifs en 1920, puis à la galerie Brame en 1923. Une courte période d’éclaircie. Ayant dilapidé sa fortune, Georges vit entre le Café des gaufres aux Champs-Élysées et une petite chambre dans un cercle de jeu proche. C’est là qu’il meurt le 5 février 1925.
Cette exposition invite à découvrir son parcours en s’appuyant sur près de 300 pièces : dessins, peintures, manuscrits, carnets, gravures, photographies provenant du fonds du musée, de collections privées et particulières d’archives familiales inédites.

Catherine Rigollet

Archives expo à Paris

Infos pratiques

Du 10 novembre au 10 mars 2024
Maison Victor Hugo
6, place des Vosges - 75004 Paris
Tous les jours sauf lundi
10h-18h
Tarifs : 9€/7€
Tél. 01 42 72 10 16
www.maisonsvictorhugo.paris.fr/paris


Visuels :

 Georges Hugo, Dora vue de dos , 1910 © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.

 Georges Hugo, Passage de prisonniers à Suippes – 15 mars 1916. Graphite, lavis d’encre brune et plume sur papier vélin. Paris, musée de l’Armée. Original de la planche 54, Sur le front de Champagne.

 George Hugo, Victor Hugo descendant l’escalier à Hauteville House , après 1880 © Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey / Paris Musées.

 Georges Hugo, Le Beerenberg, île Jan Mayen, avec vol de goélands. Paysage d’Islande , 1902. Huile sur toile. Collection Jean-François Heim. Ancienne collection du commandant Charcot.