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L’atelier en plein air. Les Impressionnistes en Normandie

À travers une cinquantaine de tableaux, tous peints en plein air, l’exposition se propose d’évoquer le rôle décisif joué par la Normandie dans l’émergence du mouvement impressionniste, de ses peintres précurseurs aux grands maîtres.

Dans ce XIXe siècle qui voit l’émergence d’un genre pictural nouveau : le paysage en plein air, la Normandie va devenir, pendant un siècle, la destination préférée des peintres d’avant-garde. Pour attirer les artistes, la Normandie dispose de sérieux atouts : ses paysages beaux et diversifiés ; un riche patrimoine architectural ; la mode des bains de mer qui draine une clientèle fortunée ; la facilité d’accès par bateau ou par diligence, puis par le train (dans les années 1860, le train dessert Deauville-Trouville et toutes les stations de la Côte Fleurie) ; sa situation à mi-chemin entre Londres et Paris, les deux capitales artistiques de l’époque.

L’exposition, conçue par la Commissaire Claire Durand-Ruel Snollaerts, spécialiste de Pissarro, évoque ce rôle décisif joué par la Normandie dans l’émergence du mouvement impressionniste. Même si son entrée officielle dans l’histoire de l’art sous ce nom débute le 15 avril 1874, après que le critique Leroy dans Charivari eut qualifié par dérision d’ « impressionnistes », les artistes écartés du Salon officiel et qui exposent dans l’atelier du photographe Nadar, dont Monet et sa fameuse toile Impression soleil levant, le mouvement aurait germé dès les années 1820 : à travers le développement d’une école de la nature, les échanges franco-anglais (Lillebonne, vers 1823 par Turner), et les rencontres à la ferme Saint-Siméon, pension tenue par la mère Toutain sur les hauteurs de Honfleur où se côtoient ou se succèdent entre 1854 et 1865 des peintres comme Boudin le premier, puis Dubourg, Corot, Isabey, Jongkind, Bazille, Courbet, Monet et bien d’autres, faisant du lieu un vivier de l’impressionnisme.

Après cette approche historique, l’exposition s’intéresse à la géographie de ce mouvement pictural, montrant à quel point les paysages et plus encore les lumières de la Normandie ont été déterminants dans l’attirance que cette région a exercée sur tous les maîtres de l’Impressionnisme. Au fil du parcours, on se promène sur les plages des stations balnéaires de la « Côte fleurie », entre Deauville et Cabourg. On contemple les falaises avec leurs marées tumultueuses qu’illustrent aussi bien Eugène Isabey que William Turner. Les vues de ports s’égrènent, du Havre à Cherbourg, peints par Boudin, Monet et Pissarro, mais aussi Berthe Morisot, Degas, Signac, Seurat et tant d’autres paysagistes. Et l’on remonte la Seine jusqu’à Giverny où Monet s’installe en 1883, immortalisant bientôt les nymphéas de son jardin en une explosion de couleurs.

Catherine Rigollet

Visuels : William Turner (1775-1851), Lillebonne, vers 1823. Aquarelle, gouache, encre brune et noire. 13,4 x 18,5 cm. Oxford, The Ashmolean Museum. Presented by John Ruskin, 1861 © Ashmolean Museum, University of Oxford. Photo L’Agora des Arts.
Gustave Courbet (1819-1877), L’Embouchure de la Seine dit aussi Vue prise des hauteurs de Honfleur, 1859. 43,5 x 65 cm, huile sur toile. Lille, Palais des Beaux-Arts © RMN-Grand Palais. Photo L’Agora des Arts.
Claude Monet, Etretat, la porte d’Aval, bateaux de pêche sortant du port, vers 1885
60 x 80 cm, huile sur toile. Dijon, Musée des Beaux-Arts © Musée des beaux-arts de Dijon. Photo l’Agora des Arts.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 18 mars au 25 juillet 2016
Musée Jacquemart-André
158, Bd Haussmann – 75008
Tous les jours, de 10h à 18h
Nocturne le lundi, jusqu’à 20h30
Plein tarif : 12€
www.musee-jacquemart-andre.com