Vous consultez une archive !

Jean Le Gac. Choses peintes-photographiées-écrites

Dans les années 1960, en pleine remise en question de la peinture traditionnelle, abandonnant le projet de devenir le peintre qu’il rêvait d’être dans sa jeunesse, Jean Le Gac (né en 1936 à Alès, dans le Gard) choisit de transformer « le peintre » en héros d’un roman dont ses toiles seront le décor, associant images et récits. Une autre façon pour l’artiste d’entrer dans l’histoire de l’art.

Sans se laisser entraîner dans les nouveaux courants de l’art qu’il a pourtant semblé inaugurer par des démarches proches du Land Art ou de la Performance. Sans non plus vraiment quitter la peinture, ou comme une façon de la réinventer, ce talentueux dessinateur, passionné de littérature et de photographie a choisi l’illustration et le texte (une légende décalée de l’image) pour construire une œuvre à la fois visuelle et romanesque. « J’ai compris que si je suis capable d’inspirer une fiction, alors il y aura une preuve de mon existence », soulignait Jean Le Gac, en 1973.

Ces récits (dont l’écriture est influencée par le Nouveau Roman), sont « peints » (huile, aquarelle, fusain ou pastel), documentés, éventuellement combinés à des photographies et présentés souvent en diptyques. Mélangeant fiction et réalité, biographie et fantasmes, illustrations et manuscrits raturés, ces œuvres d’art narratif (à ne pas confondre avec la Figuration narrative, précise-t-il toujours) semblent tout droit sorties de l’enquête d’un reporter-peintre-photographe, empruntant aussi à la BD et aux carnets de voyages. On y voit Tintin, Buffalo Bill et Louison Bobet, Picasso et Braque, des casques et des palettes de peintures, des bottes en cuir et des statues africaines, etc.

Le centre d’art de Perpignan, situé à proximité de la gare de Perpignan et baptisé avec humour : àcentmètresducentredumonde en écho à Dali qui avait décrété la gare de Perpignan centre du monde, présente quarante « choses peintes-photographiées-écrites ». Un livre d’images à regarder autant qu’à lire… et à tenter –ou pas- de décrypter.

Catherine Rigollet

Visuel : Jean Le Gac, Story Art avec rapiècement, 1988. Peinture et textile, 241 x 470 cm. Jean Le Gac, Les bottes de cuir fauve, 2009. Peinture (215 x 257 cm), 5 textes (21 x 29,7 cm)

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 9 avril au 12 juin 2016
Centre d’art contemporain
3, avenue de Grande Bretagne - 66000 Perpignan
Plein tarif : 4€
Tél. 04 68 34 14 35
www.acentmetresducentredumonde.com