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Lee Ufan. Zen attitude à Versailles

Après Giuseppe Penone et ses arbres en bronze en 2013, le peintre et sculpteur Lee Ufan dialogue avec Le Nôtre, l’architecte des jardins de Louis XIV à Versailles. Dans le château, mais surtout dans les jardins à la française avec ces haies taillées aux cordeaux et ces topiaires formatées par la main de l’homme, l’artiste a installé une dizaine d’œuvres minimalistes, inédites, constituées de blocs de pierre naturelle (symbole de nature) et de fines lames d’acier ou d’Inox (symbole d’industrie), toujours associés pour confronter « le faire » et le « non faire ». Des installations très épurées, en osmose avec l’espace et le temps, invitant à la pause, à la méditation, tout en parcourant les allées de Versailles, depuis la terrasse où trône l’Arche, immense et fin ruban d’acier de 30 mètres de long et 40 tonnes, porte ouverte sur la Grande perspective, jusqu’aux mystérieux bosquets royaux. Notamment celui de l’Étoile, espace désertique qui abrite L’Ombre des étoiles, une des œuvres les plus impressionnantes, étrange champ mégalithique éclairé d’une lumière lunaire auquel Lee Ufan a donné la forme de la constellation du Grand Chariot. Ou celui prestigieux des Bains d’Apollon qui clôt le parcours. Dans ce paysage de verdure, de bassins et de cascades d’eau sortant de la grotte où le bel Apollon (Louis XIV) trône entouré de ses nymphes, l’artiste a creusé une tombe, y plaçant une énorme pierre, comme un hommage à Le Nôtre métamorphosé et immortel. Né en 1936 en Corée du Sud (alors possession japonaise), vivant et travaillant entre Kamakura au Japon et Paris où il possède un atelier, Lee Ufan, protagoniste du mouvement artistique Mono-Ha, proche de l’Arte Povera et du Land Art, a gardé pour principe d’utiliser une chose sans rien y ajouter et considère qu’une œuvre d’art n’est pas une entité indépendante et autonome, mais qu’elle n’existe qu’en relation avec le monde extérieur. Démonstration évidente dans les jardins de Versailles.

Catherine Rigollet

Visuel : Lee Ufan, Four sides of Messengers (Bosquet du Dauphin), acier et pierres. Courtesy de l’artiste, Kamel Mennour et Pace/ Photo ©L’Agora des Arts, juin 2014. Visuel vignette :Lee Ufan, 2014, L’Arche de Versailles. ©D.R

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Parc du Domaine de Versailles
Du 17 juin au 2 novembre 2014
www.chateauversailles.fr

 


 Lee Ufan est représenté par la galerie parisienne Kamel Mennour depuis 2012 et la galerie new yorkaise Pace depuis 2007.