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Les Puys d’Amiens - chefs-d’oeuvre de la collection de peinture amiénoise

Pour célébrer le huitième centenaire de l’édification de la cathédrale d’Amiens, le musée de Picardie fraichement restauré consacre une exposition à la confrérie Notre-Dame du Puy.
Attestée à Amiens entre 1388 et la fin du XVIIIe siècle, cette confrérie de notables amiénois, clercs ou laïcs, se rassemblait chaque année pour glorifier la Vierge en organisant des joutes poétiques suivies d’un fastueux banquet. Le terme de Puy vient du fait que ces chants étaient récités sur une estrade – ou podium – appelée puy en français médiéval ; la confrérie a pris ce nom par métonymie, de même que les œuvres commandées par elle. Car, à chaque édition, elle commandait un grand tableau à un peintre qui devait glorifier la Vierge en s’inspirant pour son iconographie de la devise de l’année.
La complexité des compositions est souvent impressionnante, associant autour de la figure mariale une foule de personnages (souvent des personnalités locales proches des artistes ou de la confrérie des Puys d’Amiens) à des transcriptions d’événements politiques et religieux de l’époque. Des tableaux chargés de sens que l’on accrochait les uns après les autres au sein de la cathédrale, le jour de Noël.

Des dizaines d’œuvres suspendues aux piliers de l’église au début du XVIIIe siècle, seule une vingtaine a subsisté jusqu’à nos jours, parfois que des fragments. Si les premiers puys sont les plus originaux dans leur composition magnifiée par des cadres aux proportions monumentales, véritables chefs-d’œuvre sculptés, on sait peu de choses sur les artistes qui alors ne signaient pas leurs toiles. Des noms commencent à émerger au XVIIe siècle tel Mathieu Prieur, peintre amiénois, auteur du Puy de 1600 et sans doute des Puys des années 1600 - 1610. Après lui, les maîtres de la confrérie sollicitent des peintres établis à Paris ou Anvers comme Claude Vignon, Frans Francken le Jeune ou Frère Luc.

L’exposition a pu réunir quelques-uns de ces chefs-d’œuvre (sept ont été restaurés) qui permettent d’illustrer l’histoire artistique, politique, culturelle et religieuse d’Amiens. Ils sont aussi le reflet des liens artistiques entretenus avec des villes comme Anvers, Bruges, Bruxelles ou Paris.

Catherine Rigollet

Visuel : Maître d’Amiens, Puy de 1518, « Au juste pois véritable balance ». Huile sur panneau et cadre en chêne sculpté, 224 x 135 cm. ©Michel Bourguet / Musée de Picardie. Et détail.

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Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 3 juillet au 10 octobre 2021
Musée de Picardie
2 rue Puvis de Chavannes, 80000 Amiens
Tous les jours sauf le lundi
De 9h30 à 19h
Jusqu’à 18h de septembre à avril
Tarif plein : 7 €
Gratuit le 1er dimanche du mois (réservation obligatoire)
Tél. 03 22 97 14 00
www.museedepicardie.fr