Labellisé « musée de France », le Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard (MAHB son nouveau nom) est abrité au sein du palais épiscopal (XIe-XVIe siècle) rénové en 2013. Sa riche collection de peintures, qui va des primitifs italiens et flamands à l’impressionnisme, compte notamment des œuvres de Philippe de Champaigne, François Boucher, Eugène Boudin, Gustave Caillebotte, Camille Corot, Henri-Edmond Cross.
Labellisé « musée de France », le Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard (MAHB) est connu pour la richesse de ses collections alliant art et histoire, particulièrement son fonds de peintures et d’estampes des XVe-XIXe siècles. Créé en 1793, le musée a bénéficié en 1899 d’une importante donation du Baron Henri-Alexandre Gérard, neveu du peintre François Gérard, portraitiste officiel de Napoléon Ier et Premier peintre du roi sous Louis XVIII, avec notamment des œuvres d’Antoine-Jean Gros (Sapho à Leucate), François Gérard (Hylas et la nymphe)et Jacques-Louis David (Le philosophe). La collection de peintures, qui va des primitifs italiens et flamands à l’impressionnisme, s’est enrichie au fil des années, avec des œuvres de Philippe de Champaigne (Vierge à la grappe, récemment restaurée), François Boucher, Eugène Boudin, Camille Corot, Henri-Edmond Cross, Gustave Caillebotte (Portraits à la campagne), etc. Les collections d’arts appliqués occupent aussi une très bonne place dans les collections, en lien avec la création en 1812 d’une manufacture de porcelaine (fermée en 1951), et la réputation de qualité des dentelles de Bayeux, entièrement réalisées à la main, aux fuseaux ou à l’aiguille.
Après douze années de fermeture durant lesquelles les œuvres furent abritées à l’Hôtel du Doyen, le Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard a rouvert ses portes le 24 mars 2013. Situé dans le cœur historique de Bayeux, attenant à la Cathédrale, le MAHB a été entièrement repensé sur 2 500 m2, doublant sa surface d’exposition et prenant possession des parties les plus prestigieuses du palais épiscopal (XIe-XVIe siècle) qui fut totalement épargné lors des combats de juin 1944. Protégé au titre des monuments historiques, le palais est la pièce maîtresse du programme de valorisation du patrimoine de la Ville. Sous l’égide de la Ville, le projet (financé à 70% dans le cadre du contrat de projet État-Région Basse-Normandie et de l’engagement financier du Conseil général du Calvados) a mobilisé 9 500 000 euros pour la réalisation des aménagements et la nouvelle scénographie du musée et pour restaurer l’ancienne chapelle épiscopale, chef-d’œuvre de l’architecture normande de la Renaissance.
Les travaux ont permis de faire de belles découvertes, tels ces deux corbeaux en pierre, peints aux armes de Louis de Canossa, évêque de Bayeux dans le premier tiers du 16e siècle. Ces supports de pierre maintenaient deux poutres de soutien du plancher des combles. Découverte encore plus fortuite : une petite chapelle médiévale (remplacée au 16e siècle par l’actuelle chapelle épiscopale), « oubliée » dans les murs d’un ancien commerce acquis par la ville pour constituer la nouvelle entrée du musée. Le parcours du nouveau musée d’art de Bayeux est organisé de manière chronologique autour de 14 sections, de la Préhistoire à la Renaissance, et du XVIIe au XXe siècle mettant en avant 14 œuvres majeures. Au-delà de ces pièces maîtresses, 6 œuvres « coups de cœur » ont été choisies et seront particulièrement mises à l’honneur auprès du grand public pour favoriser une meilleure accessibilité et donner envie à tous de venir découvrir les chefs d’œuvre du MAHB.
Catherine Rigollet
Visuel page expo : Portraits à la campagne, Gustave Caillebotte. Huile sur toile, 1876.