Nakamatsu, Kaori - Peintre sur porcelaine

Dans l’atelier de Kaori NAKAMATSU

Dans l'atelier de Kaori NAKAMATSU

Kaori NAKAMATSU au travail

Kaori NAKAMATSU au travail

assiette bleue aux bambous

assiette bleue aux bambous

assiette aux pétales

assiette aux pétales

assiette arbre en fleurs

assiette arbre en fleurs

bonbonnière au papillon

bonbonnière au papillon

assiette dorée aux bambous

assiette dorée aux bambous

Kaori NAKAMATSU au travail

Kaori NAKAMATSU au travail

palette et four

palette et four

flacon

flacon

jardinière

jardinière

plat en verre

plat en verre

En 2013, Kaori Nakamatsu (née au Japon en 1970) s’est installée en France pour poursuivre une passion de jeunesse devenue un métier : la peinture sur porcelaine à la main. Un art fusion de l’Orient et de l’Occident, d’une finesse extrême et dont le haut niveau de technicité requiert des années d’expériences pour être parfaitement maîtrisé.

À la pureté de la porcelaine considérée au XVIII° siècle comme de l’or blanc, Kaori Nakamatsu ajoute la finesse et la sobriété de ses décors japonisants inspirés par la nature. Des décors pour lesquels elle laisse libre cours à sa quête de beauté, sensible à la fragilité d’un papillon, à la délicatesse des feuilles de capucine, à la légèreté des pétales de roses, au côté éphémère des fleurs de cerisiers ou aux longues tiges de bambous formées d’une succession de nœuds et d’entre-nœuds. Un art pratiqué par les plus grands artistes contemporains qui sont nombreux à avoir expérimenté la peinture sur porcelaine, tels Pierre Alechinsky, Adeline André, Aldo Bakker, Dean Brown, Joe Downing, Françoise Pétrovitch, Erró, Fabrice Hyber, Barthélémy Toguo, à l’invitation notamment de la Manufacture de Sèvres qui les expose.

Après une année d’emploi à la maison de courtage financière de Tokyo, Kaori Nakamatsu, qui s’y ennuie, décide de se former de manière intensive à la peinture sur porcelaine, une passion découverte auprès de sa mère et pratiquée comme un passe-temps durant ses études de commerce. Elle s’inscrit dans l’atelier de Toshiro Ishii, un maître en la matière formé au Danemark aux techniques européennes qu’il enseigne désormais. Comme les grandes manufactures de Sèvres ou Meissen l’ont employée depuis leur début, cette technique classique reste la plus développée et la plus connue en Europe. Les couleurs en poudre sont mélangées avec le médium et diluées à la térébenthine, ou à l’eau, posées avec un pinceau en martre par petites touches légères et aussi fluides qu’en aquarelle, avant d’être cuites, parfois plusieurs fois. Toutes les couleurs ne cuisent pas de la même façon et certaines sont délicates, comme le noir et le rouge. Là réside une grande part de la technicité de cet art qui exige précision, minutie et expérience.

Désireuse de se confronter aussi à la culture occidentale, la jeune femme voyage dans différents pays et séduite par la France, s’installe à Paris en 2013 où elle expose la même année à la Maison de la culture du Japon. Une exposition qui sera suivie de beaucoup d’autres, comme encore récemment à Compiègne, au festival d’art sacré en décembre 2021qui accueillait musiciens et plasticiens, rejoignant aussi les Ateliers d’Art de France. S’appropriant les gestes et techniques ancestraux, Kaori Nakamatsu décore la page blanche qu’offre la porcelaine avec son style, son vocabulaire de motifs, choisissant des pièces à peindre dont les formes l’inspirent : assiettes, plats, tasses, vases…Dessinant au préalable sur la porcelaine brute avec un crayon spécial qui s’effacera à la cuisson.

Son talent et son savoir-faire a très vite été reconnu par une grande maison de luxe française (la maison Hermès) pour laquelle elle contribue depuis une dizaine d’années à la création de ses collections limitées, des pièces d’exception aux fameux décors animaliers de chevaux, tigres et léopards. En parallèle, Kaori Nakamatsu poursuit son œuvre personnelle, continuant à puiser dans la sérénité du paysage de bord de rivière qui fait face à son atelier, la source d’inspiration de sa peinture, des œuvres à chaque fois uniques.

Catherine Rigollet (avril 2022)
Photos : courtesy Kaori Nakamatsu et l’Agora des Arts