« Il est cinq heures Paris s’éveille », chantait Dutronc. Loin de dormir, Paris vit intensément la nuit et sa croissance s’intensifie de manière parfois spectaculaire, souvent imperceptible. C’est ce que révèle la passionnante exposition Paris la nuit présentée au Pavillon de l’Arsenal. Au fil d’un parcours chronologique qui nous ramène plusieurs siècles en arrière, on revit les nuits aristocratiques, les guinguettes, les allumeurs de réverbères, les expositions universelles, la fée électricité, les Halles, puis les brasseries, les cinémas, les showrooms contemporains, les chantiers urbains, les raves parties, la ville lumière...Des chroniques nocturnes qui évoquent aussi bien les métiers les plus durs que les fêtes ou les travaux d’entretien qui sont impossibles le jour. Chaque génération a réinventé ses pratiques nocturnes, faisant de cet espace de liberté le miroir de la société. « La nuit comme fil rouge pourrait permettre de relire sous un angle différent les deux siècles précédents et peut-être contribuer à l’effort de prospective métropolitaine de notre époque en prenant de la distance ou un biais qui permettra peut-être de remettre en cause certaines évidences du jour », suggèrent les concepteurs de l’exposition. Plus de deux années de recherches ont été nécessaires à sa conception, par Marc Armengaud, philosophe et urbaniste. Abritée sous une belle et impressionnante structure métallique (mais dont on cherche le lien avec l’exposition, mise à part la référence à Eiffel ou dans une réflexion plus conceptuelle : un tissage évoquant la ville réseau ?), « Paris la nuit » propose la découverte de plusieurs centaines de photographies accompagnées de légendes détaillées, des films historiques et des cartes. Une présentation très dense, mais d’une grande richesse qui rend visible et compréhensible la nuit d’hier et celle d’aujourd’hui avec ses usages et ses usagers, ses réseaux et infrastructures, ses spatialités singulières, pensées ou non. Profitez de votre venue au Pavillon de l’Arsenal pour visiter l’exposition permanente sur l’histoire de l’urbanisme et l’architecture de Paris et de la métropole parisienne et vous promener dans la maquette numérique géante.
Ces deux expositions sont denses. Des petits pliants déplaçables sont astucieusement mis à disposition du public, dans chacun des espaces, permettant de faire des poses ou de regarder les vidéos dans de bonnes conditions.
Catherine Rigollet
Visuel : vue de l’exposition © PAVILLON DE L’ARSENAL