Paula Modersohn-Becker (1876-1907) dont l’œuvre singulière, forte et émouvante fut brutalement interrompue à l’âge de 31 ans, a été redécouverte en France grâce à l’exposition que lui a consacrée le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, en 2016.
Cette pionnière de l’expressionnisme, qui a enrichi l’histoire de l’art avec les premières autoreprésentations nues, est devenue en 1927 la première femme artiste au monde à avoir son propre musée qui lui est dédié à Brême. À la demande de Ludwig Roselius, un entrepreneur et mécène allemand qui avait amassé un nombre considérable de tableaux de Paula Modersohn-Becker, ce musée a été conçu par l’architecte Bernhard Hoetger. Celui-ci a imaginé un bâtiment unique, qui a ouvert ses portes en 1927 et qui fait figure de chef-d’œuvre de l’architecture expressionniste en Allemagne. Il montre aujourd’hui une facette jusqu’alors méconnue d’elle : Paula Modersohn-Becker en tant que dessinatrice.
Paula Modersohn-Becker a laissé environ 750 peintures et presque deux fois plus de dessins. Avec un total de 1400 feuilles, les œuvres sur papier représentent une grande partie de son travail. Parmi les 100 dessins sélectionnés pour cette exposition figurent des œuvres qui n’ont jamais été présentées au public et dont la signification va bien au-delà du travail préparatoire et des croquis pour les peintures ultérieures de cette pionnière dans le domaine de la peinture moderne. Avec, entre autres, des œuvres en grand format, de son époque étudiante à Worpswede. Mais aussi des croquis du Louvre et des impressions de la vie urbaine parisienne ; l’artiste ayant visité la capitale française à plusieurs reprises, entre 1900 et 1907.
Visuel : Paula Modersohn-Becker, Männer, Frauen und kinder swischen Bäumen, 1905, Kohle, Privatbesitz.