Werlé, Pétra - Plasticienne

Série De la nature des choses

Série De la nature des choses

Série Fantaisies érotiques

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Un monde de facétieux et fantasques petits êtres semblables à des lilliputiens habitent l’univers de cette artiste aux doigts de fée. Précieuses miniatures, ses pièces qui n’excèdent jamais une quinzaine de centimètres, sont enchâssées dans des boites vitrées ou mises sous cloche comme des ex-voto ou des bouquets de mariées. Un surprenant cabinet de curiosités que cette strasbourgeoise, installée à Montreuil depuis 1997, invente et enrichit depuis 35 ans.

Fille de batelier, elle a passé son enfance à naviguer sur le Rhin avant de regagner la terre ferme et de gagner son pain comme caissière au Cinéma Star. C’est là qu’elle commence à pétrir cette goûteuse mie, par ennui sans doute et parce qu’elle y voit déjà matière à rêveries. Armée d’un cure-dent, d’une paire de ciseaux, d’une pince à épiler, d’un tube de colle et d’une boite de peinture à l’eau, elle modèle cette mie humidifiée par sa salive qui en séchant devient nacrée comme de la porcelaine, mais aussi fragile qu’une coquille d’œuf. Elle part d’une petite idée, souvent d’une des illustrations qui tapissent les murs de son bureau-atelier et « l’instinct et le hasard font le reste », assure-t-elle. Sculptant ses personnages avec autant de concentration que de jubilation, cette grande femme rousse savoure son plaisir d’inventer et s’amuse à l’idée de laisser son ADN dans toutes ses œuvres, comme une signature. Face au succès remportés par ses elfes, fées, démons et autres lutins, elle se lance dans des séries, Constellations (1995), Scènes érotiques (1998), Entomologie (1999)… À partir de cette époque, elle habille tous ses personnages avec dame nature, les couvrant de carapaces d’étrilles, d’ailes de papillons, d’élytres de libellules, de coquillages, de cocons de chrysalides, de phasmes et de plumes. Un défilé haute couture qui atteint des sommets dans la série De la nature des choses (2007-2010).

Dans Fantaisies érotiques, nouvelle série commencée en 2010, elle a abandonné la nature pour se concentrer sur la composition de saynètes : Arche de Noé, Nativité, Tentation de Saint-Antoine…on l’aura compris fort décalées, dans lesquelles un monde de sybarites goguenards et gourmands s’ébattent au milieu de cheminées de fées, nus comme des vers, mais élégamment chapeautés et les ongles soigneusement vernis rouge sang. Les personnages sont toujours en mie, les éléments du paysage réalisé en pâte à pain qu’elle fait cuire. Je travaille comme un architecte, mais je construis sans plan et j’ajoute des éléments jusqu’au point d’harmonie ». Un art singulier, poétique, plein d’humour et sans inhibition.

Catherine Rigollet (juillet-août 2011)

Visuels : Portrait de Pétra Werlé et œuvres de la série « Fantaisies érotiques », © Photographie Lionel Pagès pour l’Agora des Arts. Œuvres de la série « De la nature des choses » © Photographie : Frantisek Zvardon.