Accrochage chronologique de 100 peintures et dessins de l’artiste canadien Philip Guston (1913-1980). Artiste marqué par une tragédie personnelle (famille juive ayant échappé aux persécutions en Ukraine dans les années 20) et par les inégalités raciales en Amérique, Guston met à mal les catégorisations artistiques et n’hésite pas à faire œuvre politique.
Ayant débuté avec une fresque murale au Mexique qui dénonçait persécutions et violences à travers les âges et les continents, il continue dans ce domaine aux États-Unis avant de se tourner, après la guerre, vers l’abstraction comme ses amis de l’Expressionnisme Abstrait.
Jugeant l’abstraction peu compatible avec un engagement social ou politique, il l’abandonne dans les années 60 avec une série d’œuvres provocatrices où figurent les capuches blanches pointues des racistes américains. Jusqu’à la fin, ses images oniriques ou cauchemardesques continueront à dénoncer violence et cruauté.
E.H
NDLR : Philip Guston est la première grande rétrospective sur l’artiste au Royaume-Uni depuis près de 20 ans. En 2020, par crainte de susciter l’ire de la communauté afro-américaine, quatre musées anglo-saxons (dont la Tate Modern de Londres) avaient reporté la rétrospective qu’ils devaient consacrer au peintre figuratif. Sujet de la polémique : vingt-quatre dessins et peintures reprenant l’imagerie du Ku Klux Klan à la sauce cartoon. Des œuvres qui, bien loin d’en faire l’apologie, stigmatisent l’organisation secrète suprémaciste blanche.
