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Pompéi. Promenade immersive et trésors archéologiques

Depuis la redécouverte de ses ruines enfouies, la ville de Pompéi fascine, au-delà même des archéologues qui s’affairent encore aujourd’hui à la sortir de terre. Riche d’une histoire multiséculaire, creuset de peuples du monde méditerranéen, Pompéi prospérait dans l’Antiquité sous la domination de Rome grâce à son commerce et à ses terres fertiles. L’art y était florissant.

Dès l’entrée dans l’immense et haute salle de l’exposition, la scénographie nous immerge dans une rue pavée de Pompéi qui résonne des bruits de cette riche cité. Sur les murs passent les ombres d’habitants. À l’horizon se dresse le Vésuve et ses pentes fertiles, richesse et malédiction pour ses habitants. Dévastée par une éruption du volcan en l’an 79 de notre ère, vraisemblablement le 24 octobre selon les dernières fouilles (et non le 24 août comme on le pensait), la ville de Pompéi est devenue un site archéologique majeur, fouillé depuis 1748 à l’initiative de Charles III d’Espagne et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1997. Nulle part ailleurs n’a été retrouvée une telle concentration d’œuvres d’art antique.

Chaque nouvelle fouille exhume de nouvelles œuvres d’une grande beauté et des informations essentielles à la connaissance de l’histoire de cette ville dynamique et de sa vie quotidienne. Un four contenant encore 81 miches de pain et des ustensiles de cuisine révélant des restes de repas en cours de préparation. Des inscriptions peintes en rouge sur les murs témoignant de la propagande électorale de l’époque. Des fresques murales et des décors au sol exceptionnels, comme les mosaïques de la Maison d’Orion racontant un mythe complexe lié aux étoiles, dont on ne connait pas d’autres exemples. La Maison au jardin et sa fresque de Vénus et Adonis, celle dite de Léda pour cette représentation de l’épouse de Tyndare roi de Sparte avec Zeus déguisé en Cygne ou encore cette fresque de la déesse Vénus sur son char tiré par des éléphants. Tous ces objets et ces ensembles permettent de reconstituer le cadre de vie de la société pompéienne au Ier siècle ap. J.-C. Une vie rythmée par l’agriculture, le commerce, mais aussi les banquets, le plaisir des jardins, les cabarets et tavernes, les jeux des gladiateurs, le culte des dieux.

L’exposition, conçue par Massimo Osanna, directeur du Parc archéologique de Pompéi, raconte à la fois la vie à Pompéi et l’actualité des fouilles. Enrichie de monumentales reconstitutions de fresques et de vidéos documentaires, elle présente des trésors archéologiques, dont certains récemment exhumés, tels des bijoux, des amulettes contre les maladies et les mauvais auspices, un lapin en marbre qui ornait une fontaine ou encore une magnifique mosaïque du nympheum Ariane et Dionysos.
Hyperréalisme de la scénographie de Sylvain Roca, toutes les 30 minutes, le visiteur se retrouve au cœur du drame, en ce jour d’automne 79. Cela fait déjà plusieurs jours que des tremblements de terre secouent la région et que des habitants ont commencé à fuir Pompéi, comme Pline le Jeune qui l’a raconté dans une lettre à Tacite. Bien leur en a pris, pour les autres c’est trop tard.
Vers 13 heures, le volcan expulse un nuage de gaz et de pierres ponces qui atteint les 32 km de haut. Le ciel s’obscurcit, tandis qu’une pluie de lapilli s’abat sur la ville, formant une couche de trois mètres d’épaisseur et provoquant l’écroulement des toits. Le lendemain matin, la ville est envahie par les nuées ardentes, des nuages de cendres et de gaz avançant à la vitesse de 100 mètres par seconde, figeant les habitants qui n’ont pas quitté la ville dans une gangue de cendres. Soit plus d’un millier de personnes sur les 10 000 à 15 000 que devait compter Pompéi. Mis en scène sous une voute, cinq moulages (copies) de victimes en disent long sur la fin tragique des pompéiens.
Ensevelie sous six mètres de couches de cendres et de lapilli, la ville est en ruines et son histoire figée…pour le plus grand bonheur des archéologues, mais aussi d’écrivains, de peintres et sculpteurs, et des visiteurs ! Goethe, dans le compte rendu de sa visite à Pompéi en 1787 avoua sans détour : « Il est arrivé bien des malheurs dans le monde, mais peu qui aient procuré autant de plaisir à la postérité. »

Catherine Rigollet

Visuels page expo : Scénographie de l’exposition Pompéi, 2020, Grand Palais. Photo L’Agora des Arts.
Seau avec anse conservant les lapilli de l’éruption sur le rebord. Bronze et fer. 1er siècle ap.J.-C. Photo L’Agora des Arts.
Copies du moulage en résine d’un chien (Pompéi, maison de Vesonius Primus) et de deux victimes (Pompéi, Maison du Cryptoportique.
Pompéi, fresque Villa des Mystères - « Célébration des Mystères » (rituel dionysiaque) - Milieu du 1er siècle av. J.-C. ©L’Agora des Arts, 2015.
Visuel vignette : Portrait d’une figure féminine, peut-être la maîtresse de maison. Ier siècle après J.-C. Pompéi, maison avec jardin © GEDEON Programmes.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 1er juillet au 27 septembre 2020
PROLONGATION JUSQU’AU 2 NOVEMBRE
Grand Palais
Tous les jours sauf mardi, de 10h à 20h
Nocturne le mercredi jusqu’à 22h
Tarif plein :14€
Réservation obligatoire en ligne et port du masque obligatoire à partir de 11 ans
www.grandpalais.fr
#ExpoPompéi


Une expérience en réalité virtuelle y sera proposée du 16 septembre au 14 octobre.


 À lire : « Comprendre l’art antique ». Ed. Flammarion.
 À voir : « Dernier repas à Pompéi ». Musée de l’Homme, du 8 juillet 2020 au 4 janvier 2021. http://www.museedelhomme.fr/fr/programme/expositions-galerie...