Robert Motherwell (1915-1991) a élaboré une œuvre particulièrement riche, nourrie de ses études de littérature, psychologie et philosophie à Stanford et Harvard, de peinture à la California School of Fine Arts de San Francisco et d’histoire de l’art à Columbia University auprès de Meyer Shapiro. Durant un séjour en Europe en 1938-39, notamment à Paris, il décide de devenir peintre. Il s’intéresse d’abord au Surréalisme à la suite de ses rencontres avec Roberto Matta et d’autres artistes du mouvement, mais sans y adhérer. Il s’initie à l’écriture de poèmes automatiques et expose ses premières peintures abstraites et ses collages dans la galerie de Peggy Guggenheim à New York, en 1944. Il devient dès lors l’un des artistes phares de l’expressionnisme abstrait américain et de l’Ecole de New York, aux côtés de Jackson Pollock, Marc Rothko, Willem de Kooning.
Vingt ans après sa mort, cette exposition londonienne réunit une soixantaine d’œuvres sur papier issues de plusieurs séries (Lyric Suite -en hommage à Alban Berg-, Beside The Sea, Ulysses, Je t’aime...). Motherwell a en effet éprouvé une grande passion pour le travail sériel, en produisant des variations sur un même thème, des sujets inspirés par sa vie, ses émotions et ses sentiments qu’il souhaite transmettre. Ses immenses taches noires ou colorées, motifs géométriques, coulures, mots jetés comme des cris, dégagent une grande force poétique et beaucoup de tension.
C.R
