Gatignol, Sandrine - peintre

Sandrine Gatignol dans son atelier

Sandrine Gatignol dans son atelier

Palette

Palette

Chemin égaré - 2018

Chemin égaré - 2018

Lisière, 2019

Lisière, 2019

Rivière, 2019

Rivière, 2019

La femme et l’oiseau, 2019

La femme et l'oiseau, 2019

Humanité, 2019

Humanité, 2019

Montagne céleste, 2008

Montagne céleste, 2008

Nu allongé, 2017

Nu allongé, 2017

Danse, 2017

Danse, 2017

Daphnée, 2018

Daphnée, 2018

Enracinée, 2019

Enracinée, 2019

Sandrine Gatignol, 2021

Sandrine Gatignol, 2021

Renaissance en noir et blanc

Du noir surgit toujours la lumière. Dans la peinture comme dans la vie. Du plus loin qu’elle se souvienne, Sandrine Gatignol dessine, aime le noir et blanc, pour la puissance de son contraste, pour son intemporalité aussi qui laisse place à la contemplation. C’est l’une des raisons pour laquelle elle a choisi d’expérimenter le monotype avant de tomber carrément sous son charme, comme nombre d’artistes avant elle, notamment à l’époque de l’impressionnisme. Pissarro, Forain, Whistler, Lautrec, Gauguin s’y essayèrent mais c’est Degas qui fut le maître du procédé, utilisé dès le XVIIe siècle par des artistes comme Giovanni Benedetto Castiglione, qui en serait l’inventeur aux alentours de 1648.
Sandrine Gatignol affectionne le monotype pour les matières involontaires qu’il révèle et le nouveau regard que l’impression permet. Pour l’empreinte du mouvement dans la matière. « Chacun est libre de transposer son propre regard, son propre parcours, d’accepter de se perdre, d’accueillir ses zones d’ombres pour faire jaillir sa lumière. » Un parcours artistique qui se double d’un parcours introspectif à la recherche de sa lumière intérieure.

En artiste autodidacte, « dans ma famille on ne faisait pas les beaux-arts, cela ne débouchait pas sur un vrai métier », elle s’est formée au fil des rencontres et en fréquentant l’atelier d’autres artistes. Mais surtout, elle ne cesse d’expérimenter, d’améliorer au cœur de son atelier son procédé d’impression. De l’encre épaisse d’imprimerie récupérée, des vitres, des chiffons, des bâtons et du papier ordinaire pour dessiner, adoucir, nuancer, éclairer…Au départ elle pratiquait l’impression à la main. Ayant récupéré une presse, elle a troqué le verre pour le rhodoïd souple, qu’elle peut aussi nettoyer et réutiliser. Pour autant, la technique reste la même, encrer au pinceau -et non pas au rouleau comme il est de coutume- pour donner déjà des effets de matière, puis laisser filer son imagination et ses envies, en laissant les choses apparaître, sans savoir exactement où cela va la mener. Chaque œuvre est unique, le monotype, contrairement à la gravure, ne permettant d’obtenir qu’un passage, deux au maximum.

À la source de son inspiration : la nature, principalement le bois symbole de renaissance dans la symbolique taoïste. Comme une pensée magique, l’artiste a vu un jour surgir de ses paysages de forêts des formes blanches et subtiles, irriguées de nervures noires. Vivantes. Des corps de femmes, source de fécondité et d’humanité, évoquant les croyances chamaniques pour lesquelles les arbres sont « le peuple debout », gardien de la planète. Une série de « femmes-forêt » que Sandrine Gatignol ambitionne de poursuivre, en continuant à privilégier le noir et blanc, réservant la couleur à ses peintures à l’acrylique sur papier et toile. Comme ses somptueuses et mystérieuses « Montagnes célestes » plongées dans le bleu brumeux et velouté des brumes du Huang Shan. À 45 ans, Sandrine Gatignol jette l’encre avec toujours plus d’envie pour tracer son chemin, gravissant sans crainte ses montagnes intérieures, désormais en confiance.

Catherine Rigollet, mars 2021

Photos des œuvres : S.G
Portraits et photos dans l’atelier : IAGG