Les phénomènes naturels, les éléments, la matière, le vivant ou le temps constituent l’univers de Stéphane Thidet (né en 1974), qui depuis près de quinze ans s’attache à distordre le réel et le quotidien et créer des échappées vers un ailleurs, évoquer un autre état des choses. Ses installations généralement hypnotiques et poétiques impliquent toujours le visiteur dans une expérience contemplative et sensorielle qui frappe l’imagination, et l’invitent depuis ses premières expositions, comme en 2016 avec Désert, à l’Abbaye de Maubuisson, à se questionner sur la matière et le temps.
Avec Bruit rose, Stéphane Thidet nous intrigue déjà en laissant supposer que le bruit a une couleur. Il nous fait rêver tout éveillé avec son immense cascade minérale et liquide de plus de 8 mètres de large au cœur du monstre de béton qu’est le LiFE, ancienne base sous-marine de Saint-Nazaire. Avec cette chute de matière, il continue d’interroger le cycle perpétuel du temps, la permanence et la fragilité, ainsi que la vanité de la matérialité de toute architecture qui ici fait directement référence à la mort probable de cette colossale masse de béton armé, d’apparence pourtant immuable par sa monumentalité.
Visuels : Stéphane Thidet, Bruit rose, 2022, au LiFE – base sous-marine de Saint Nazaire. Production Le Grand Café – centre d’art contemporain. Courtesy Galerie Aline Vidal, Paris © ADAGP, Paris, 2022. Photographie Martin Launay, Ville de Saint-Nazaire.
Vue du Life / Base sous-marine, Saint-Nazaire. Photographie Christian Richters, LIN Agency à Saint-Nazaire.
