Près d’un quart de siècle après sa fermeture au début des années 2000, le trésor de la cathédrale Notre-Dame de Chartres (Eure-et-Loir) se dévoile à nouveau au public, au sein de la chapelle Saint-Piat entièrement restaurée.
À partir du 21 septembre 2024, après le labyrinthe, les vitraux et le tour de chœur, joyaux bien connus de la cathédrale de Chartres (XIIIe siècle), les visiteurs peuvent découvrir le trésor, fermé au public depuis une vingtaine d’années. Ce sont environ 150 objets de culte ou autres œuvres précieuses qui occupent la chapelle Saint-Piat, placée au chevet de la cathédrale, et entièrement restaurée, y compris, dans la salle capitulaire, quatre verrières contemporaines, bleu et or, créées par l’artiste coréenne Bang Hai Ja. Elles ne sont pas sans rappeler la palette de Van Gogh et les broderies des chasubles ecclésiastiques.
Notre-Dame est le thème central de ce trésor : statue de la Vierge, exvotos offerts à Notre Dame de Chartres, et même des colliers de coquillages offerts par les Hurons et Abénaquis d’Amérique au XVIIe siècle après leur évangélisation. L’orfèvrerie liturgique moyenâgeuse côtoie une « chapelle liturgique », à savoir un ensemble d’objets pour le service d’autel, contemporaine, créée par l’orfèvre Goudji. La sculpture monumentale a aussi sa place avec des statues-colonnes venant du Portail Royal, tout comme de grands reliefs de la Nativité provenant du jubé du XIIIe siècle et détruit à la fin du XVIIIe siècle.
On pourra regretter de ne pas voir dans le trésor la Sancta Camisia, cette relique du voile de Marie dont on dit qu’elle fut offerte par Charles le Chauve vers 876 et qui offrait protection aux combattants ; ce qu’évoque les armures royales médiévales exposées. Rappelons qu’à la Révolution, la Sainte-Châsse qui renfermait ce voile fut démembrée, et la relique découpée en morceaux. Depuis les années 2000, l’un des morceaux du voile, abritée dans une nouvelle vitrine conçue par Hubert Le Gall en 2020, est exposé de façon permanente dans une chapelle du déambulatoire et y restera.
Elisabeth Hopkins