
La Fondation sait frapper fort avec ses expositions monographiques, consacrées à un artiste africain contemporain, puisque là est sa vocation. Après Yinka Shonibare en 2014, Wim Botha, sculpteur sud-africain né en 1974, prend possession de l’espace avec une installation spectaculaire.
La pièce principale rassemble des formes abstraites en polystyrène— qui d’après l’artiste sont la concrétisation en trois dimensions d’un geste de peintre ou de dessinateur —, des tubes néon et des tasseaux arrangés en un jeu de mikado aérien (l’artiste parle de “constellations”) et des plaques de verre teintées de bleu au sol, qui peuvent soit refléter un ciel imaginaire, soit figurer des étendues d’eau réflecteurs. Telles des vigiles, des bustes sculptés dans des piles d’encyclopédies, dont le contenu, invisible, donne son sens à l’œuvre finale, veillent sur l’ensemble.
M. Botha s’avoue artiste conceptuel. Il nous offre ici un monde de rêve, d’imagination, à expérimenter comme une réalité venue de notre seul esprit, d’où le nom de l’œuvre, Solipsis, du latin, solus (seul) +ipse (même, en personne).
Ne pas hésiter à s’égarer dans la zone industrielle d’Apt pour trouver la Fondation Blachère. On ne peut que tomber sous le charme de cette lumineuse exposition.
Elisabeth Hopkins
Visuels : à droite : Wim Botha. Still life with water. Vue de l’exposition. ©Jérémie Pitot. En vignette : Wim Botha, Tête en encyclopédies. Photo E.H.