Près de trois cents dessins, peintures, assemblages, sculptures, écrits et broderies dus à quarante-trois auteurs ont été sélectionnés et constituent une sorte d’éventail des possibles croyances, avec aussi bien des illustrations de divinités et de saints, que des compositions abstraites d’un grand raffinement, des peintures à caractère symboliste et des objets rituels.
L’exposition invite à faire dialoguer les univers de ces différents créateurs, bien que leurs mondes demeurent uniques et très exclusifs. Les principaux angles d’approche retenus regroupent des œuvres en lien avec la religion, un ensemble de productions dites spirites, une grande pluralité de travaux issus de mythologies personnelles, ainsi que quelques pièces réalisées par des adeptes des sciences occultes ou de la radiesthésie.
On y retrouve les grandes figures de l’art brut, tels Aloïse Corbaz, Augustin Lesage et Adolf Wölfli. Et des contemporains comme le Haïtien Frantz Jacques dit Guyodo (né en 1973) et ses dessins de dieux et d’esprits vaudous réalisés le plus souvent au dos de boites de Cornflakes ou d’emballages divers. Ou encore Michel Nedjar (né en 1947), ex-tailleur juif traumatisé par les pogroms, qui confectionne des poupées fétiches en tissu, fasciné par la magie et obsédé par les cadavres brûlés et les corps mutilés. Un artiste qui fait aussi l’objet d’une grande exposition au Domaine de Chamarande (Essonne), jusqu’au 9 janvier 2022.
Visuel : Michel Nedjar, sans titre, entre 1976 et 1982, assemblage de tissu, racines, papier, fil de fer et matériaux divers, le tout enduit, haut. : 26,5 cm photo : AN – Collection de l’Art Brut, Lausanne.