Dans An American Landscape, son dernier projet, à la croisée du dessin, du photoréalisme et du cinéma, l’artiste plasticien Alain Bublex (né en 1961 à Lyon) nous convie à un voyage dans l’Amérique du Nord des petites villes et des campagnes. Celle qui servit de décor au film First Blood, (titre original de Rambo avec Sylvester Stallone en 1982), dont il a redessiné tous les plans, les vidant de l’action pour ne conserver que les arrières plans : des paysages de motels et drugstores bordant des routes rectilignes, de maisons en bois au bord d’un lac, sur fond de forêts et de montagnes. Une réinvention de l’idée du paysage, avec lequel l’artiste entretient une étroite relation depuis toujours dans son travail, qui se double ici d’une quête de la construction de l’identité nord-américaine.
Assemblés en un film d’animation au rythme lent, ses paysages dessinés, vides d’humains et d’actions, se révèlent d’une belle esthétique pictorialiste et mélancolique et se regardent comme une fiction sans paroles. La galerie Vallois, qui suit le travail d’Alain Bublex depuis 1992, expose une série d’œuvres préparatoires et deux écrans permettent de visionner quelques minutes du film. Une poétique plongée dans des paysages qui ne manquent pas d’âme, comme chez Edward Hopper.
Catherine Rigollet
Visuel : Alain Bublex, An American Landscape – Conversation piece, 2018. Épreuves aux encres pigmentaires laminée diasec sur aluminium, 87 x 168 x 5 cm. Édition de 3 + 1 E.A
