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Alberto Giacometti

C’est une exposition, spectaculaire par le nombre d’oeuvres (250) et dans sa présentation, de sculptures principalement, et de quelques toiles et dessins de l’artiste suisse (1901-1966), prêtées en majorité par la Fondation Giacometti. Œuvres minuscules ou de grande taille, en plâtre ou en bronze, assemblées thématiquement comme ces 25 têtes des membres de sa famille ou de ses amis tournées vers le visiteur dès l’entrée. On peut y chercher Head of a woman (Flora Mayo - 1926), cette jeune sculptrice américaine dont une vidéo au Pavillon Suisse de la Biennale de Venise 2017 révèle la liaison mal connue qu’elle entretint avec Giacometti.

Sur quatre décennies de créativité, les choix esthétiques de l’artiste sont explorés : une certaine forme d’abstraction inspirée par Brancusi ou l’art africain, un flirt avec le Cubisme, une incursion surréaliste dans les années 30 avec des œuvres brutales comme Caught hand (1932) ou Point to the Eye (1931), et à partir de 1945, son travail sur le corps, étiré, longiligne, reflet de l’atmosphère déprimée et déprimante de l’après-guerre, arrivant parfois à des formes verticales qui n’ont presque plus de ressemblance avec un corps (Four women on a base, 1950). À ne pas manquer, les huit plâtres de Femmes de Venise (1956), que Giacometti avait exposées dans le pavillon français à la Biennale de cette année-là, confirmant ainsi son statut d’artiste international.

Alors même qu’il travaillait sur ses bronzes les plus connus, à taille humaine, Walking Man (1947), Tall Woman (1958), Giacometti s’adonnait aussi au portrait, de sa mère, et de ses deux modèles favoris, son frère Diego, et Annette, son épouse, rencontrée pendant la guerre. Des portraits en plâtre ou en bronze ou à l’huile, les obligeant à de longues séances de pose durant lesquelles l’artiste se plaignait du manque de ressemblance et remettait sans cesse son ouvrage sur le métier. Quelques années avant sa mort, Giacometti rencontra Caroline dans une boîte de nuit parisienne. C’est elle qui occupe de nombreuses toiles entre 1960 et 1965 à la fin du parcours.

On retrouve ici avec plaisir beaucoup d’œuvres familières. On y découvre des plâtres plus rarement exposés qui nous familiarisent avec la genèse de l’œuvre et le travail manuel de l’artiste. On ne regrettera donc pas une petite excursion à Londres pour profiter de cette occasion.

Elisabeth Hopkins

Alberto Giacometti, Head of Woman [Flora Mayo], 1926. Painted plaster, 31.2 x 23.2 x 8.4 cm. Collection Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris © Alberto Giacometti Estate, ACS/DACS, 2017.
Alberto Giacometti, Woman with her Throat Cut, 1932. Bronze (cast 1949), 22 x 75 x 58 cm. National Galleries of Scotland © Alberto Giacometti Estate, ACS/DACS, 2017.

Archives expo en Europe

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 10 mai au 10 septembre 2017
Tate Modern
Bankside, London SE1 9TG, Royaume-Uni
Tous les jours, de 10h à 18h
Nocturne vendredi et samedi, jusqu’à 22h
Entrée : 18,50 £
www.tate.org.uk