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Benjamin Graindorge. Habiter

Passée dans le giron de la municipalité de Beauvais en 2013, la Galerie nationale de la Tapisserie s’ouvre désormais à l’ensemble des arts décoratifs, au design et à la photographie (en partenariat avec le festival des Photaumnales), et réfléchit d’ailleurs à un nouveau nom pour asseoir cette évolution qui se confirme avec l’exposition de Benjamin Graindorge, un des jeunes talents du design français.

Né en 1980, diplômé de l’ENSCI-les Ateliers en 2006, ce designer industriel comme il se qualifie d’emblée, est devenu pluridisciplinaire, créant pour la mode, le mobilier privé, urbain ou de jardin, pour la grande liberté des matériaux que cette diversité de sujets lui procure et la variété des techniques possibles : arts du feu, de l’ébénisterie, du travail du marbre ou du cuir, et même de l’impression 3D.

Benjamin Graindorge travaille à toutes les échelles du design : du design industriel avec Ligne Roset ou Artuce, du design d’édition pour une entreprise comme Moustache et surtout du design de recherche avec la Galerie YMER&MALTA depuis que son chemin a croisé celui de Valérie Maltaverne, fondatrice de ce studio de création design et éditeur de mobilier haut de gamme. La carrière du jeune designer a alors fait un grand bond, avec dès 2011, une première exposition solo chez YMER&MALTA. Le principe de naissance d’une pièce est immuable. Benjamin dessine, Valérie affine et pressent l’objet d’usage qui pourra naître du graphisme. Peu à peu le dessin révèle l’objet, comme cet ours dont les motifs de la toison se retrouvent dans la marqueterie de la table inMySkin ou du bahut cloudinChest.

Observateur attentif de son environnement et de la structure scientifique du vivant (arbre, peau…), Benjamin Graindorge produit des œuvres très construites, faites d’assemblages de pièces manufacturées avec d’autres faites mains par des artisans dont il promeut le savoir-faire et l’amour du travail, et d’un nombre infini de regards croisés pour concevoir les pièces les plus exceptionnelles, souvent au bout de dix-huit mois de travail. Un « artdesign » poétique, épuré, proche de l’esthétique japonaise découverte lors d’une résidence à la villa Kujoyama à Kyoto en 2009. Ainsi le vase IkebanaMedulla qui reste habité même lorsqu’il n’est pas fleuri (c’est l’objet culte de Benjamin Graindorge), la lampe morningMist constituée de petites billes de verre, transparentes ou colorées, assemblées comme une grappe d’œufs de poisson, le bahut cloudinChest en marqueterie de seize essences de bois naturels et dont chacune des 1 500 pièces qui le compose a été taillée et poncée à la main, ou encore sofaScape, un canapé à la géométrie variable grâce à ses nombreux coussins de cuir que l’on peut faire glisser sur la banquette en lattes de bois pour l’adapter à notre taille et à nos envies (notre coup de cœur !).
Mise en scène par le designer qui a choisi de tamiser la lumière avec de fins voilages transparents protégeant chaque œuvre comme dans un cocon, l’exposition « Habiter » se déploie au rez-de-chaussée de la Galerie nationale de la tapisserie, dialoguant harmonieusement avec l’architecture moderniste conçue par André Hermant en 1976.

Catherine Rigollet

 Une deuxième exposition au sous-sol de la Galerie nationale de la tapisserie réunit une centaine d’affiches issues du Fonds contemporain de la ville de Chaumont et choisies par Jean-Marc Ballée et Étienne Hervy parmi les 50 000 pièces de la collection. Les affiches présentées dans « Si tu me cherches je ne suis pas là », ont été conçues entre les années 1960 et aujourd’hui. Elles proviennent de France, d’Europe, mais aussi du Japon, de Corée ou de Russie. Elles parlent de politique, de cinéma, d’objets de consommation...et sont exposées sans chronologie ni forcément de lien thématique entre elles, et sans autre information que ce qu’elles disent dans leur image, leur esthétique et pour certaines leur texte. Elles apparaissent pour ce qu’elles sont : des images affirmant -ou non- leur force d’expression.

Visuels : Benjamin Graindorge : dessin.
sofaScape, canapé, 2012. Bois : chêne, noyer, ziricote. Cuir d’agneau plongé. 12 couleurs uniques, version bois naturel et bois noir. L. 250 x l.81 x H. 73 cm. Edition Ymer&Malta. Photo C.R © L’Agora des Arts.
inMySkin, table, 2014. Marqueterie de 11 essences de bois naturels. L. 263,7 x l. 117 x H. 75cm. Ymer&Malta. Photo C.R © L’Agora des Arts.

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

 Habiter. Benjamin Graindorge et Ymer&Malta
 Si tu me cherches je ne suis pas là/A l’ombre d’une collection d’affiches
Du 30 janvier au 30 avril 2016
Galerie nationale de la tapisserie
22, rue Saint-Pierre – 60 000 Beauvais
Du mardi au vendredi, de 12h à 18h
Les samedis et dimanches, de 10h à 18h
Entrée libre
Tél. 03 44 15 67 00
www.culture.beauvais.fr