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Cueco : « Connivence »

L’exposition Cueco : Connivence est un hommage à la peinture d’Henri Cueco (né en 1929 à Uzerche) personnalité marquante de la Figuration Critique, décédé le 13 mars 2017. Le parcours met notamment en avant la période la plus récente du travail de cet artiste multiple, qui fut aussi écrivain et homme de radio (Des Papous dans la tête sur France Culture). Un artiste politiquement engagé, préoccupé du rôle social de l’artiste. En 1970, il est l’un des membres fondateurs de la Coopérative des Malassis à qui l’on doit la même année Le Grand Méchoui, une œuvre monumentale, satire de la vie politique et de la société de consommation de l’ère Pompidou. Cueco critique aussi l’art minimal et conceptuel, trop officiels à son goût, dans des textes corrosifs (L’Arène de l’art, 1988).

Ses séries se succèdent. De 1965 à 1975 : Les Jeux d’adultes et les Hommes rouges ; de 1972 à 1976 : Les Chiens et Les Claustras ; de 1977 à 1987 : les Herbes/Paysages dessinés qui marquent son retour au motif ; de 1987 à 1990 : Sols d’Afrique. En 1993, il publie son journal d’atelier ou Journal d’une pomme de terre, produisant 150 « portraits » de cette modeste tubercule. Car Cueco, passionné par la nature qui sera un thème récurrent de son œuvre (avec les chiens), peint quantité de petites choses du quotidien. Collectionnant des objets de manière presque compulsive (il n’aime pas jeter), il les peint sur des petits formats tout en déclarant : « J’ai voulu prendre un risque avec la banalité et parfois c’est elle qui a gagné ».

Ses dernières œuvres se caractérisent par une recherche picturale autour de l’expérimentation et de la réflexion sur la peinture, en particulier celle des grands maitres : Philippe de Champaigne, Rembrandt, Poussin, Ingres, Cézanne…, une peinture qu’il n’hésite pas à revisiter, voire même à décortiquer pour en analyser la construction des scènes, la vérité picturale, comme Bethsabée de Rembrandt, L’Enlèvement des Sabines de Poussin, Le Portrait de Martin Barcos de Philippe de Champaigne, Les Baigneuses de Cézanne ou sa célèbre Montagne Sainte-Victoire. Entre dérision et vénération.

À découvrir au Centre d’Art contemporain de la Matmut, ouvert en 2011 dans un château du XVIIe siècle, plusieurs fois restauré, mais qui possède encore de cette époque un petit pavillon de style Louis XIII sur le fronton duquel est écrit : « Omnia pro arte », « Tout pour l’art ».

Catherine Rigollet

 Du 10 mai au 29 juillet 2017, la galerie Univer de Colette Colla à Paris présente l’œuvre de Marinette Cueco, (épouse du peintre Henri Cueco). Des peintures et des installations toutes consacrées aux minéraux et aux végétaux. Des œuvres parfois de grands formats, sous forme de tressage, tissage, tricotage et enroulement avec des matériaux bruts (feuilles, herbes, tiges, graines) ramassés dans la nature. www.galerieuniver.com

Visuels : Henri Cueco, L’enlèvement des Sabines, d’après Nicolas Poussin, 1995, acrylique sur toile (14 toiles) © D.Cueco © ADAGP, Paris 2017.
Henri Cueco, Sainte-Victoire, vue de Bibémus, d’après Cézanne, 2012, crayon et aquarelle sur papier © D.Cueco © ADAGP, Paris 2017

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 15 avril au 2 juillet 2017
Centre d’Art Contemporain de la Matmut
425, rue du Château
76480 Saint-Pierre-de-Varengeville
Du mercredi au dimanche, de 13h à 19h
Fermé les jours fériés
Entrée gratuite
Tél. 02 35 05 61 73
www.matmutpourlesarts.fr