Lionel Derimais est avant tout un photographe de rue, même s’il a réalisé nombre de reportages et de portraits pour la presse française et internationale. Mais sa rue est internationale car le photographe, né à Paris en 1960, est un globe-trotter qui jubile particulièrement dans les grandes métropoles où il vit et dont il saisit sur le vif la frénésie comme les mouvements souterrains.
Dans les années quatre-vingt, il réalise trois séries en noir et blanc au ras des rues à New York (1980), Londres (1982) et Tokyo (1987). Reporter du quotidien et du hasard, il a l’œil pour attraper le plus trivial comme le plus saugrenu. Son talent est de nous montrer l’effervescence des villes comme nous ne la voyons pas, un défi permanent aux apparences et aux clichés. Pas mal pour un photographe ! Ses trois séries ont été éditées ces dernières années par Café Royal Books (Craig Atkinson) qui publie depuis 2005 des séries photographiques souvent inédites sur le monde d’après-guerre, chaque titre présentant une histoire originale illustrée par un seul photographe.
Ce printemps, la Fondation Martin Parr (lui aussi publié par Café Royal Books) expose une sélection de photos issue des cinq cents premiers titres édités de Café Royal Books entre 2012 et 2022. Avec trois photos sélectionnées par l’éditeur, Lionel Derimais, qui a par ailleurs sorti il y a peu « Cultural Evolution. China 2005-2010 », un album de ses années pékinoises et chinoises (trilingue anglais, français et mandarin), témoignage du basculement de la Chine au moment des JO de 2008, fait partie de cette « compilation » d’images fortes et surprenantes. La « French Touch » au bord de l’Avon !
Jean-Michel Masqué
Visuels : Lionel Derimais, Young women at the St Patrick’s parade, Manhattan, New York city. USA, 1980.
Et vue in situ de l’exposition.