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Femmes fantastiques...et surréalistes, de Meret Oppenheim à Frida Kahlo

La femme était le thème central des fantasmes masculins surréalistes. La femme déesse, diable, poupée, fétiche, femme-enfant ou merveilleuse créature de rêve...beaucoup moins comme alter-ego. Et rares furent les femmes artistes à pénétrer le cercle autour du fondateur du groupe de surréalistes André Breton, sauf en tant que partenaire ou modèle. Toutefois, la participation des femmes artistes au mouvement fut beaucoup plus importante que ce que l’on sait et ce que l’on présente généralement.

Le Schirn présente pour la première fois la contribution féminine au surréalisme dans une grande exposition thématique. « Ce qui distingue avant tout les femmes artistes de leurs collègues masculins, avancent les commissaires, c’est le renversement de perspective : souvent, en remettant en question leur propre image miroir ou en assumant des rôles différents, elles sont à la recherche d’un nouveau modèle d’identité féminine. Les femmes surréalistes traitent également dans leurs œuvres de l’actualité politique, de la littérature et des mythes et religions non européennes ».
Avec environ 260 peintures impressionnantes, des œuvres sur papier, des sculptures, des photographies et des films de 34 femmes artistes internationales, l’exposition présente un large éventail de styles et de contenus.

Outre des femmes célèbres telles que Louise Bourgeois, Claude Cahun, Leonora Carrington, Germaine Dulac, Leonor Fini, Dora Maar, Frida Kahlo, Meret Oppenheim ou encore Dorothea Tanning, on peut découvrir de nombreuses personnalités inconnues (méconnues) et passionnantes issues de plus de trois décennies d’art surréaliste, comme Toyen (1902-1980) mêlée à l’avant-garde politique et artistique de Prague, créatrice du mouvement surréaliste tchèque en 1934 et première femme peintre que les surréalistes reconnurent, en 1927. Alice Rahon (1904-1987) peintre et poétesse française, membre du groupe surréaliste à Paris avant de partir au Mexique se consacrer exclusivement à la peinture, influencée par l’exubérance des couleurs locales. Ou encore l’américaine Kay Sage (1898-1963), la femme d’Yves Tanguy, condamnée à rester dans son ombre, mais bel et bien une immense artiste, dont les paysages gris et désertiques (I saw three cities), les architectures vides angoissantes (No Passing), les personnages fantomatiques, révèlent une nature mélancolique et dépressive. Elle se suicidera par balle après avoir peint un ultime autoportrait (Le Passage), la montrant de dos, assise face à un désert minéral et s’être consacrée à l’élaboration du catalogue des œuvres de son mari.

C.R

Cette exposition de la Schirn Kunsthalle de Francfort est réalisée en coopération avec le Louisiana Museum of Modern Art, Humlebæk.

Visuels page expo : Frida Kahlo, Selfportrait with thorn necklace (Autoportrait au collier d’épines et colibri ), 1940. Huile sur toile. Collection of Harry Ransom Center, The University of Texas at Austin, Nickolas Muray Collection of Modern Mexican Art © Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust/VG Bild-Kunst, Bonn 2019.
Kay Sage, At the Appointed Time, 1942, Oil on canvas, Newark, Museum of Art, Bequest of Kay Sage Tanguy, 1964 © Estate of Kay Sage/VG Bild-Kunst, Bonn 2019.
Meret Oppenheim, Venus primitive, 1962 (1933), painted terracotta, glaced straw, 64 x 26,5 x 20 cm, © Kunstmuseum Solothurn / VG Bild-Kunst, Bonn 2019.

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Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 13 février au 24 mai 2020
PROLONGATION JUSQU’AU 5 JUILLET
Schirn Kunsthalle
Mardi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 17h
Mercredi et jeudi, nocturne jusqu’à 22h
Tarif : 14€
https://www.schirn.de/ausstellungen/2020/fantastische_frauen/