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Léonard de Vinci et l’anatomie. La mécanique de la vie

Dessinateur, peintre, ingénieur Léonard de Vinci fut aussi passionné par l’anatomie. Le Clos Lucé, lieu de sa dernière demeure, expose ses dessins d’anatomie. Une manifestation passionnante qui témoigne du talent protéiforme du maitre de la Joconde. Car, étonnamment ses dessins d’anatomie sont peu connus bien qu’il s’y soit consacré de 1487 date de ses premières feuilles sur ce thème jusqu’à son départ pour la France en 1516. Il semble que Léonard avait l’intention de réunir ces travaux dans un recueil d’anatomie qui ne sera jamais publié.

L’exposition lève le voile sur une rumeur, fausse évidemment : l’artiste n’a pas disséqué secrètement des cadavres. C’est tout à fait officiellement qu’il avoue avoir disséqué trente cadavres en trente ans, ce qui est relativement peu. Ce n’est que lorsqu’il s’attache à l’anatomie du fœtus que l’Église hausse le ton. On ne touche pas au mystère de la naissance. Cela ne l’empêchera pas d’observer le cadavre d’une femme morte en couche et de « croquer » le fœtus dans l’utérus. Car Léonard de Vinci cherche toujours à comprendre, comprendre le mécanisme du mouvement ou celui de la vie. Tous ces dessins sont accompagnés d’un texte dense commentant ses constatations et ses réflexions. Seulement quatre planches originales sont présentées ici, et c’est déjà une merveille de pouvoir les admirer à l’entrée de l’exposition. Car les autres créations du maître Toscan sont conservées à Windsor dans la collection du roi Charles. Ce sont donc des fac-similés qui sont accrochés au Clos Lucé. Peu importe, ces images sont fabuleuses et on y admire le talent de Vinci.

La méthode de Léonard peut paraitre étonnante, mais pour la comprendre il faut entrer dans l’esprit d’un homme de son temps. Il étudie d’abord les philosophes, dont Aristote, pour se pencher sur « la nature de l’homme ». Il signe des figures de grotesques proches de l’animal. Cherche les proportions de l’homme avec son célèbre homme de Vitruve inscrit dans un cercle. Puis dissèque par couches, par coupes. Regarde comment les muscles s’insèrent sur la colonne vertébrale et recherche une vision en 3D. Une vision que l’on reproduit aujourd’hui grâce au scanner et l’IRM, mis en évidence ici.

Et puis, il y a La Cène, un des chefs d’œuvre de Léonard peintre. Les apôtres et le Christ ont été modélisés à partir d’un squelette 3D virtuel afin de mieux comprendre l’attitude choisie par le peintre pour chacun d’entre eux. La caméra tourne autour des participants réduits à leur squelette afin de mieux comprendre à travers leur attitude la vérité de leur pensée vis-à-vis du Christ. Mieux, en conclusion, une grande vitrine de la taille de la Cène contient l’installation de l’artiste franco-serbe Ivana Gayitch (née en 1957). Elle présente les mains des apôtres et la table du repas. Ces mains en cire suspendues par des filins retracent les paroles et les émotions des personnages. Telles celles semblant ramasser de l’argent symboles de la cupidité de Judas et de sa traitrise pour de l’argent.

Françoise Chauvin

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 9 juin au 17 septembre 2023
Château du clos Lucé
2, rue du Clos Lucé - 37 400 Amboise
Tarif adulte :18 €, tarif enfant 12,50 €, billet réduit :
16 €. Supplément exposition : 5 € adulte, 3 € réduit, 1 € 7/18 ans et étudiant, gratuit pour les moins de 7 ans
Tél. 02 47 57 00 73
https://vinci-closluce.com


Visuels :
 Léonard de Vinci, folio du codex de Windsor (fac-similé), Fœtus dans l’utérus.
 Léonard de Vinci, folio du codex de Windsor (fac-similé), Cuir chevelu et ventricules cérébraux. © Château du Clos Lucé - Parc Leonardo da Vinci.