Vous consultez une archive !

Ne m’oubliez pas. 100 portraits de la Renaissance : de Dürer à Sofonisba.

Aux XVe et XVIe siècles, les commanditaires, issus ou non de la noblesse, sont de plus en plus nombreux à se faire immortaliser. Le portrait s’érige en genre autonome et se développe tout particulièrement en Italie et en Flandre et la mode s’étend dans toute l’Europe, y compris en France. Aristocrates, bourgeois et marchands se soumettent à la pose avec le souci de chacun d’être immédiatement reconnu sur le tableau, qu’on y voit leur rang social et intellectuel, leur beauté, leur ambition, leurs qualités humaines.
La réunion de plus d’une centaine de de portraits européens de la Renaissance réalisés par les plus grands peintres, parmi lesquels Holbein, Dürer, Memling et Véronèse est d’autant plus intéressante qu’elle donne à voir cette diversité d’approches qui selon le style du peintre ou la volonté du modèle, a produit plus ou moins de réalisme, de vivacité, de psychologie des personnages.

La sélection est issue de prestigieux musées tels que le Kunstmuseum de Bâle, la National Gallery de Londres, le musée du Prado à Madrid, la National Gallery of Art de Washington ou encore la Gemäldegalerie à Berlin qui a prêté une œuvre phare de sa collection, le Portrait d’une jeune fille au visage sculpté par la magie de la lumière tel un marbre de Petrus Christus (vers 1470). Une huile sur bois, chef-d’œuvre de la Renaissance nordique. Elle voisine avec des portraits très différents comme le Portrait du marchand Jan Jacobsz Snoeck (1530), à sa table de travail, plume à la main, entouré de tous les attributs liés à sa fonction : piles de feuillets de commandes et de factures derrière lui immortalisé par Jan Gossaert. Ou le Double portrait du bourgmestre Jakob Meyer zum Hasen et de son épouse Dorothea Kannengiesser (1516) par Hans Holbein.

Les artistes n’étaient pas les derniers à se portraiturer sous leur meilleur jour comme en témoigne l’Autoportrait (1556) de la belle Sofonisba Anguissola, l’une des premières femmes portraitistes reconnues en Europe, travaillant pour les cours d’Italie du Nord et d’Espagne, et l’une des rares à mener une véritable carrière à la Renaissance. Une grande exposition lui avait rendu hommage en 2020 au Prado, ainsi qu’à sa compatriote italienne Lavinia Fontana, portraitiste de talent, dans la lignée d’Anguissola et considérée comme une des premières femmes à faire de la peinture un métier à part entière au même titre que ses collègues masculins.

Au-delà du talent des peintres qui nous est permis ici d’apprécier, tous ces portraits témoignent de l’image que ces hommes et ces femmes de la Renaissance voulaient montrer d’eux. Y compris ces artistes qui se représentaient devant leur chevalet, pinceau à la main. Et surtout, de leur souhait de ne pas être oubliés. Cette exposition les fait revivre à nos yeux

Catherine Rigollet

Visuels : Petrus Christus, Portrait d’une jeune fille. Huile sur bois, 29 × 23 cm, Gemäldegalerie, Staatliche Museen Berlin.
Jan Gossart, Portrait d’un homme (possibly Jan Snoeck), Huile sur panneau, c. 1530. 63.6 x 47.5 cm. National Gallery of Art de Washington.

Archives expo en Europe

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 1er octobre 2021 au 16 janvier 2022
Rijksmuseum - Amsterdam
Tous les jours, de 9h à 17h
Tarif plein : 20€
www.rijksmuseum.nl