Avec Joan Miró et Salvador Dalí, mais aussi aux côtés de Remedios Varo et Esteban Francés, le peintre Óscar Domínguez (Tenerife, îles Canaries, 1906 – Paris, 1957) fait partie de la constellation de noms que la peinture espagnole a apportés au mouvement surréaliste international. Son œuvre se nourrit d’une iconographie liée à sa jeunesse dans le nord de Tenerife, où il développe une conception irrationnelle et surabondante des processus énigmatiques de la métamorphose qui accompagneront son travail tout au long de sa carrière.
Installé à Paris en 1927 pour s’occuper des affaires familiales, Óscar Domínguez rejoint le groupe surréaliste en 1934. Dès lors, il participe aux publications, expositions et activités collectives organisées par le groupe parisien, comme l’Exposition internationale du surréalisme (1938). Il prend part sous l’Occupation à des activités clandestines en soutien à la Résistance et se rapproche alors de Picasso, qu’il considère comme « l’homme le plus sensationnel de l’époque » et qui exerce une grande influence sur son œuvre.
Peintre visionnaire et exceptionnel bâtisseur d’objets aux fonctions symboliques, Óscar Domínguez est l’inventeur de la décalcomanie dans le cadre du surréalisme. Son œuvre des années 1930 constitue l’une des plus hautes manifestations de l’élan ludique de l’imagination. Pour Isidro Hernández Gutiérrez, commissaire de l’exposition, « sa peinture cherche à donner du sens à l’exercice de la liberté créatrice, en concevant l’art et la vie comme une seule et même impulsion dans laquelle le hasard, le désir, l’humour noir et l’irrationnel vont de pair ».