Ville des cycles et des armes, ville du mythique stade Geoffroy-Guichard dit « Le Chaudron » et de sa non moins légendaire équipe de football surnommée les Verts (en référence à la couleur de son maillot), Saint-Étienne ne pouvait pas passer à côté de cette année olympique qui fait fleurir un peu partout en France des expositions autour du sport et de l’olympisme comme une préparation aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris. D’ailleurs, en tant que ville-hôte des JO, Saint-Étienne accueillera dans son « Chaudron » six matchs des tournois olympiques de football masculin et féminin (dont un alléchant France-Canada le 30 juillet).
Amphores panathénaïques, affiches, dessins de presse, photos, armes en tout genre, bicyclettes de compétition (le musée possède la plus importante collection publique de cycles), autres objets et équipements sportifs (comme une sarbacane stéphanoise pour signaler que ce « jeu du souffle » était très prisé dans la région depuis le XVIIIe siècles), tenues sportives… En près de 400 objets, issus des collections du musée mais aussi de nombreux autres musées et collections privées, l’exposition « Sports en jeu » conduit le visiteur des jeux de l’antiquité grecque à la glorification du sport stéphanois et plus largement ligérien. On remarque notamment la grande frise chronologique, qui occupe un mur entier de la plus grande salle de l’exposition, dédiée aux étoiles sportives ligériennes (nées ou licenciées dans la Loire) ayant brillé aux JO entre 1920 et 2020. Pas moins de 96 sportifs y sont honorés et ressortent ainsi de l’oubli.
Cette exposition invite à inscrire au cœur de la grande histoire olympique l’histoire de Saint-Étienne (et du département de la Loire) comme terre de sportifs mais aussi d’industries consacrées à la performance sportive. S’il y eut jadis Manufrance et de nombreux fabricants de vélos de compétition, on évoque plutôt aujourd’hui les lames d’escrime Blaise Frères, les orthèses textiles Thuasne ou Gibaud. On apprend que l’acier de l’actuelle torche olympique a été coulé à 30 kilomètres de Saint-Étienne chez Industeel Châteauneuf, filiale d’Arcelor Mittal. Au fil de l’exposition, on découvre aussi des sports insolites comme la sarbacane ou la course à vélo de vitesse derrière moto ! Des dispositifs de médiation sont disséminés tout au long du parcours afin de permettre des interactions avec le public, notamment les plus jeunes. La dernière salle de l’exposition est un « labo du sport » où chacun peut évaluer sa forme physique sur différents appareils ou tester le torball, un jeu de tir au but destiné à l’origine aux aveugles et malvoyants.
Par ailleurs, on profitera de cette exposition ponctuelle pour suivre « La Mécanique de l’art », un nouveau parcours dans les collections permanentes qui font la renommée du musée d‘art et d’industrie comme fleurons du savoir-faire stéphanois, les armes, les cycles et les rubans.
Jean-Michel Masqué
