Célèbre photographe humaniste de renommée internationale, Willy Ronis (1910-2009) a traité de sujets sociétaux pour des journaux et, pour sa création personnelle, privilégié des sujets idéalistes et optimistes devenus souvent iconiques, comme son image du Petit Parisien (1952) courant joyeux, sa longue baguette de pain sous le bras.
S’il a souvent parcouru les bords de Seine enfant, avec ses parents, Ronis découvre les bords de Marne en 1938 et consacre son premier cliché à un groupe de garçons poussant une barque (voir visuel). Il reviendra régulièrement dans cette banlieue Est de Paris, comme en 1947, envoyé par le Figaro pour effectuer un reportage sur les guinguettes et l’atmosphère des dimanches au bord de l’eau. Une photographie issue de ce reportage restera célèbre : Chez Maxe, Joinville où un danseur fait tournoyer deux jeunes femmes en même temps sur la terrasse de cette guinguette. D’autres photos des bords de Marne seront prises dix ans plus tard à l’occasion de la sortie d’un livre de Jean Prasteau sur les Iles de Paris (1957). Ronis photographie les îles de la Marne à Créteil, Champigny, Saint-Maur, Nogent, Le Perreux...Vingt-quatre photos sont publiées dans l’ouvrage.
Willy Ronis s’intéresse aussi aux studios de cinéma comme celui de Ladislas Starewitch, pionnier du film de marionnettes animé, à Fontenay-sous-Bois. Point de vue l’envoie capter l’ambiance des studios de Joinville et de Saint-Maurice. Au soir de sa vie, de 1988 à 1991, il passe ses week-ends à Nogent auprès de son épouse la peintre Marie-Anne Lansiaux, qui a intégré la Maison de retraite des Artistes. Il se balade rituellement avec elle et photographie Bry, Chennevières, Joinville et le quartier de Polangis où se trouve leur bistrot préféré.
L’exposition présente une sélection d’une soixantaine de photographies qui proviennent essentiellement de la donation faite à l’État par Willy Ronis en 1983 et conservée à La Médiathèque du patrimoine et de la photographie (Charenton-le-Pont) qui possède l’ensemble de son œuvre.