À quelques encablures d’un autre monument de la culture lensoise, le stade Félix-Bollaert (aujourd’hui Bollaert-Delelis) où brillent les « Sang et Or » du RC Lens, le Louvre-Lens est un fier vaisseau au milieu d’un parc paysager de vingt hectares, lancé en 2012 sur la friche d’un ancien carreau de fosse. Depuis le vaste parvis, on apprécie l’enveloppe architecturale de verre et d’aluminium du musée, une transparence et une ouverture renforcées par un bâtiment construit sur un seul niveau.
Ce n’est pas tant la représentation artistique du vêtement que les tenues des artistes, l’artiste « en vêtement », que donne à voir cette exposition temporaire, très originale, légitime
dans une région marquée par l’industrie textile. Des turbans de Rembrandt à la robe-serpent de Niki de Saint Phalle en passant par le pantalon de Rosa Bonheur ou la robe de chambre de Balzac par Rodin, de la toge à la robe électrique, ce parcours foisonnant et soyeux de 200 œuvres montre comment les artistes racontent une histoire du vêtement et combien les grands couturiers se sont inspirés de l’histoire de l’art. Une exposition qui navigue entre histoire de l’art et histoire de la mode. Des rapprochements audacieux, un plaisir des yeux.
La Galerie du temps
Fin 2024, la Galerie du temps, qui abrite ce qu’on appelle la collection permanente dans les musées plus classiques mais ici disposée sur le même plan dans cette salle de 3000 m2, a complètement renouvelé les œuvres qu’elle présentait depuis l’ouverture du musée. En 250 pièces, provenant non seulement du Louvre mais aussi des musées d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, du quai Branly et des Arts asiatiques-Guimet, le visiteur est invité à s’engager sur le fleuve du temps, même à flâner sur ses rives, du Paléolithique (Bloc gravé du Roc-de-Sers, vers 18 000 avant J.-C.) à l’art contemporain puisque sept artistes vivants font résonner une de leurs œuvres avec une plus ancienne. Il se dégage de cette scénographie une sensation d’espace et de liberté rarement ressentie dans un musée. Une expérience unique à vivre, notamment pour les plus jeunes que le musée traditionnel peut parfois rebuter…
Jean-Michel Masqué